Oui, il a pris connaissance de la lettre de Pils. Non, SAJ ne compte pas demander à son ministre de la Santé de démissionner. Ce serait « déraisonnable », d’autant que le Premier ministre se dit « satisfait » qu’il n’y avait « aucune malveillance » de la part d’Anil Gayan quand il a fait sa déclaration controversée lors du congrès-anniversaire du Muvman liberater. Celle-ci a été « exagérée », selon sir Anerood Jugnauth.

Les propos de Gayan, poursuit-il, relevaient de la « plaisanterie » et ont été prononcés « dans un contexte particulier ». Le ministre, dit sir Anerood Jugnauth, ne souhaitait pas offenser quiconque, groupe ou individu. Il ne s’est pas rendu coupable de « fraude ou de malhonnêteté », il n’a pas non plus manqué à son serment d’allégeance ni à celui prêté en tant que ministre, assure le chef du gouvernement. Et pour montrer la volonté de « collaborer » de son ministre, SAJ cite sa visite impromptue, le 25 septembre dernier, dans les locaux de Pils.

Le gouvernement souhaite réhabiliter les toxicomanes et qu’ils puissent s’intégrer à la société. Les traitements de substitution s’appuyant sur le suboxone et le naltrexone visent à « donner une chance » à ces personnes, assure le Premier ministre. Et de réitérer la décision de Gayan de demander aux experts d’Onusida d’évaluer les programmes de réduction des risques – échange de seringues et traitement de substitution à base de méthadone.

Le député Bhagwan a souhaité savoir si, en attendant le rapport émanant des services de Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida, le ministère de la Santé pourrait maintenir le programme de substitution tel qu’il était avant les changements introduits récemment. Ce à quoi le Premier ministre a répondu qu’« on s’en occupait ». Paul Bérenger est revenu à la charge avec la même question, soulignant qu’Onusida a été « élogieux » envers les programmes de réduction des risques mis en place à Maurice. Si Bérenger « félicite » Gayan de recourir à l’agence onusienne, il estime néanmoins que les propositions du ministre viennent remettre en cause ces derniers ainsi que la confidentialité des patients auxquels ils s’adressent.

Maya Hanoomanjee a toutefois interrompu cet échange. La Speaker d’expliquer que le Premier ministre ne peut répondre, la question initiale se référant à la révocation de Gayan et non aux programmes de réduction des risques.

Reza Uteem a, lui, souhaité savoir si pour « éviter ce genre de dérapage », un code de conduite pour les ministres ne serait pas nécessaire. Réponse de SAJ, regardant les bancs de l’opposition : « Le nombre de dérapages auxquels on a droit de ce côté de l’Assemblée… »

Photo : Anil Gayan lors du congrès organisé à Rose-Hill pour le 1er anniversaire du Muvman Liberater. Meeting durant lequel il a expliqué, à sa manière, pourquoi il arrête la méthadone comme traitement de substitution.

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