La voix de cet addictologue, qui exerce au CHU de Bellepierre, à La Réunion, vient s’ajouter à celle des ONG qui ne comprennent pas pourquoi le ministère veut remplacer la méthadone dans le programme de substitution. Anil Gayan, depuis quelques semaines, multiplie les déclarations sur ce sujet, avançant ainsi que la méthadone maintient le patient dans un état de dépendance. Ou, comme le note le Dr David Mété dans son communiqué, que « la méthadone était pire que l’héroïne et que le programme de substitution est un échec ». Ou encore que la maladie d’Alzheimer serait liée à ce médicament…

Le Dr Mété dénonce les « contre-vérités hasardeuses » du ministre de la Santé. Arguant qu’Anil Gayan, en « diabolisant » le traitement à la méthadone, balaie d’un revers de main « 50 années d’études et (…) une expérience au niveau mondial » qui prouvent que la méthadone est un « traitement sûr et efficace ». « Reconnue par l’OMS depuis 2005 par un médicament essentiel à l’humanité », souligne l’addictologue.

Le traitement à la suboxone et à la naltrexone que compte mettre en place le ministère de la Santé, ne « conviendra malheureusement qu’à un nombre limité de patients ». Ce qui tendra à « favoriser les pratiques illicites ». Outre d’être chers, indique David Mété, les traitements longue durée à la naltrexone sont « pour l’instant expérimentaux », avec des résultats « contestables ».

David Mété dénonce aussi le Pr Hulse, auprès de qui Anil Gayan avait animé une conférence de presse pour expliquer les effets néfastes de la méthadone. Cet universitaire a été présenté comme dispensant des cours en Addiction Medicine à la School of Psychiatry de la University of Western Australia. Le Dr Mété avance que l’Australien est un « soutien de longue date » du Dr George O’Neil, dont le traitement longue durée à la naltrexone est « expérimental » et les pratiques « controversées ». Pulse, ajoute Mété, « a signé un arrangement contractuel avec la société Go Medical Industries ». Et ce que proposent Pulse et O’Neil « n’ont absolument rien à voir avec celles du gouvernement australien ».

Pour le Dr Mété, il faut s’attaquer « aux limites du programme actuel ». Notamment le « nombre insuffisant de patients traités », le fait que « l’anonymat [des patients] n’est pas toujours respecté » et l’absence de prise en charge psycho-sociale.

Le médecin de l’île sœur conclut en espérant que « les évidences l’emportent sur la démagogie politicienne et l’utopie d’une société sans drogue ».

Le Dr Mété était l’invité, le 11 septembre dernier, d’un séminaire organisé par la Medical Health Officers Association sur l’abus de drogues, la réduction des risques et le traitement à la méthadone.

Lire le communiqué du Dr Mété  dans son intégralité ici.

Photo : PA via Telegraph.co.uk

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