Les débats sur la motion de Gavin Glover contestant l’admissibilité de trois des cinq dépositions de Navin Ramgoolam ont été entendus, ce mercredi 1er août. Comme annoncé il y a deux semaines, le chef inspecteur Goinden était sur le banc des témoins. Celui-ci avait été chargé de prendre la quatrième déposition du leader du Parti travailliste.

Me Gavin Glover, qui représente Ramgoolam, a argué que les officiers chargés de l’interrogatoire de son client n’ont pas respecté la section 3 (b) des Judges’ Rules. Ramgoolam, a fait valoir le Senior Counsel, avait été notifié de la charge retenue contre lui après ses deux premières dépositions. Les enquêteurs n’auraient donc pas dû, avance l’homme de loi, poursuivre son interrogatoire après cela. A moins que les questions ne soient nécessaires pour «preventing or minimising harm or loss to some other persons or to the public or for clearing up ambiguity in a previous answer». D’où le fait que Glover conteste les trois dépositions qui ont suivi.

C’est un point qui avait d’ailleurs été soulevé auprès des enquêteurs de la troisième déposition. La première question avait trait à la période durant laquelle Ramgoolam avait été Premier ministre. Ce qui était hors du «line of questioning», avait alors fait valoir Glover. Du reste, le leader du PTr avait fait valoir son droit au silence ce jour-là, tout comme lors des deux auditions suivantes.

Interrogé par Glover, le CI Goinden a toutefois maintenu que «the charge was never put as such», mais que Ramgoolam avait été informé de la nature de celle-ci.

Les questions pour ces trois interrogatoires avaient été préparées par des «anonymous legal advisers», a relevé Glover en Cour intermédiaire. Les enquêteurs avaient refusé de révéler l’identité de ceux derrière les listes de questions qu’ils avaient en main.

Me Soochit, pour le Parquet, a pour sa part fait valoir qu’il n’y a pas eu non-respect de la section 3 car les enquêteurs agissaient, en fait, sous la section 2. Ce qu’a confirmé le chef inspecteur Goinden aujourd’hui lorsqu’interrogé.

La section 2 dispose : «When after being cautioned a person is being questioned, or elects to make a statement, a record shall be kept of the time and place at which any such questioning or statement began and ended and of the persons present.»

Du reste, il ne revient pas à la police mais à la Cour de loger la charge contre le suspect, a encore argué MSoochit. Les enquêteurs se bornant à l’informer de la nature de la charge qui pourrait être retenue contre lui.

Les magistrats Raj Seebaluck et Razia Janoo-Jaunbocus feront part de leur décision sur cette motion le 17 octobre.

L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam de même que Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally, deux ex-hauts gradés de la police, sont poursuivis pour entente délictueuse. Ils sont soupçonnés d’avoir dissimulé ce qui s’est vraiment passé dans la nuit du 2 à 3 juillet 2011 au bungalow de Ramgoolam à Roches-Noires.

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