Ce rapport est passé quelque peu inaperçu. Mais le Global Rights Index, le premier du genre, compilé par l’International Trade Union Confederation (ITUC), donne à voir un portrait peu flatteur des droits des travailleurs de par le monde. Maurice aussi figure parmi les 139 pays concernés, car trois syndicats sont affiliés à l’ITUC : le Mauritius Labour Congress, la Mauritius Trade Union Congress et la National Trade Unions Confederation.

Le pays récolte un 4, une mauvaise note sur une échelle d’un à 5+ (celle-ci étant la pire, réservée aux pays en guerre et où, par conséquent, les libertés fondamentales ne peuvent être garanties). Avec un 4, Maurice fait donc partie des nations où les travailleurs ont rapporté des violations systématiques de leurs droits. Et où « l’Etat et/ou les entreprises font des efforts conséquents pour étouffer la voix collective des travailleurs, menaçant ainsi et de manière continue, leurs droits fondamentaux ».

Le Mali, le Kuwait, l’Iran, le Pakistan mais aussi les Etats-Unis se retrouvent parmi les pays avec la même note que Maurice.

Pour Shakeel Mohamed, le Global Rights Index n’est « pas crédible ». Outre le fait de ne pas être une « independent organisation », explique le ministre du Travail, l’ITUC s’est contentée des données soumises par trois syndicats locaux, en omettant de consulter l’Etat et les patrons (voir la vidéo ci-dessous).

Ashok Subron, porte-parole de Rezistans ek Alternativ, rappelle que les rapports « Doing business » ne prennent pas non plus en compte les syndicats. « ITUC inn fer so travay, linn etablir so rapor dapre so bann kriter »,estime Subron. Et de relever l’un des points que fait ressortir l’IUTC : « Pli ou rating bon dan doing business, pli ou rating move kote mouvman sindikal. » Le Global Rights Index, affirme notre interlocuteur, reflète les mesures répressives qui ont cours dans le secteur privé ainsi qu’au sein de certains corps paraétatiques.

Seuls 18 Etats s’en sortent avec une note de 1. La Barbade, la Belgique, les pays nordiques tels le Danemark et la Finlande, la France de même que l’Afrique du Sud, le Togo et l’Uruguay sont les pays où les droits des travailleurs sont maintenus et les violations plus rares.

Pour compiler ce rapport, qui couvre la période allant d’avril 2013 à mars 2014, l’ITUC s’est appuyée sur une série d’indicateurs qui concernent les libertés civiles, le droit de se syndiquer, les activités syndicales, le droit de négocier collectivement, et celui de faire grève.

L’ITUC espère que son index servira de « monitoring tool » aux décisionnaires et investisseurs.

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