«Lakaz lamiant, nou pa le». Des oubliés du plan national de désamiantage de maisons ont manifesté dans les rues de Port-Louis ce matin pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à une situation qui dure depuis bien trop longtemps. Venus des quatre coins de l’île, ces familles à revenus modestes vivent dans des maisons amiantées depuis, pour certains, près de 50 ans.

Largement utilisée dans la construction à une époque, l’amiante peut provoquer de graves maladies respiratoires, dont le cancer du poumon.

Menée par Lalit, la marche a rassemblé près de 400 familles au centre social Marie Reine de la paix pour signer une lettre adressée au Premier ministre. Les familles ont tenu à rappeler à Pravind Jugnauth qu’en 2015, Showkutally Soodhun, alors ministre du Logement et des Terres avait promis qu’il mettrait en place un «grand projet d’envergure» pour procéder au désamiantage de ces maisons de type EDC/ex-CHA.

Le comité technique mis sur pied en 2015 a soumis ses recommandations.

Des représentants de chaque localité concernée, accompagnés de Rada Kistnasamy et Rajini Lallah de Lalit ont été déposer ces 400 demandes au Prime minister’s Office (PMO). A leur sortie, Rada Kistnasamy explique que leur demande n’a pas été reçue comme ils l’avaient espéré : «Personne n’a voulu prendre la responsabilité de ces pétitions, on dirait que le gouvernement ne reconnaît même pas le problème.»

Présent également à la manifestation, Reeaz Chuttoo s’est dit heureux de cette action menée par Lalit «parce qu’on ne peut plus parler de santé publique et en même temps ignorer ce problème d’amiante». A ce jour, 3 113 familles à travers Maurice vivent dans des maisons amiantées à Rivière-des-Galets, Cité Argy, L’Escalier, Piton ou encore Bois-Chéri. Le plus grand nombre, soit 602, est à Grand-Port.

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