Les Français et les personnes qui résident en France ont pu quitter le Royaume-Uni mercredi, à condition de présenter un résultat de test négatif.

La panique engendrée par la découverte au Royaume-Uni d’un nouveau variant du coronavirus, entre 40 % et 70 % plus contagieux, se dissipe lentement, mais non sans difficultés. Mercredi 23 décembre, les frontières entre la France et le Royaume-Uni se sont pour la première fois rouvertes depuis dimanche, laissant passer les véhicules transportant des passagers, mais pas encore les poids lourds, toujours en attente de l’organisation de campagnes de dépistage. Pour éviter une pénurie, la compagnie aérienne Lufthansa a affrété le même jour un avion-cargo spécial de 80 tonnes de fruits et légumes.

Les routiers dans l’attente
Des passagers ont pu profiter, mercredi, du rétablissement des liaisons en Eurostar pour rentrer passer Noël en famille. La France a, en effet, autorisé dès mercredi, sous réserve d’un test négatif au variant du SARS-CoV-2, le retour du Royaume-Uni de ses ressortissants et des personnes résidant sur son territoire ou dans l’UE. La Belgique, les Pays-Bas et la République tchèque ont pris des mesures similaires.

La tension montait du côté des routiers, toujours dans l’attente des tests réclamés par les Français. « Cela ne se passe pas bien », a résumé une porte-parole de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) à l’Agence France-Presse (AFP). « Bloqués au bord de la route ou rassemblés sur des parkings, [ils] vivent dans des conditions extrêmement dégradées depuis plus de quarante-huit heures, sans eau, sans nourriture, sans commodités les plus basiques et surtout sans informations de la part des autorités », dénoncent dans un communiqué commun la FNTR, l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), l’Union des entreprises de transport et logistique de France (TLF), l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et la chambre syndicale du déménagement.

Près de 3 800 camions patientaient mercredi à Manston, à une trentaine de kilomètres du port de Douvres, et près de 1 250 autres ailleurs dans la zone portuaire, selon les autorités britanniques. Ces dernières ont été chargées d’organiser des tests sur ces sites spécifiques. Il faudra « quelques jours » pour leur permettre de traverser la Manche, selon le gouvernement britannique.

Un avion-cargo affrété

Malgré cet assouplissement de la règle, la congestion du port de Douvres continue d’alimenter les craintes pour le ravitaillement du pays. Mercredi, la compagnie aérienne Lufthansa a affrété un avion-cargo spécial de 80 tonnes de fruits et légumes à destination du Royaume-Uni, pour contourner la suspension des liaisons avec l’Allemagne. Cette dernière avait annoncé mardi qu’elle allait prolonger les mesures de suspension des liaisons jusqu’au 6 janvier.

Les produits, entreposés à Francfort, risquaient de « pourrir », si rien n’avait été fait, a affirmé à l’AFP une porte-parole de Lufthansa Cargo. Selon les médias allemands, l’avion transportait notamment des choux-fleurs, des brocolis, des fraises, des laitues et des agrumes, destinés aux supermarchés britanniques.

Face au risque de pénurie, amplifié par les courses de Noël et certains achats de panique qui ont laissé vides des étagères de magasins, le géant des supermarchés Tesco a décidé mardi de rationner certains produits de première nécessité.

La crainte est d’autant plus forte que les jours sont comptés avant la fin de la période de transition post-Brexit, le 31 décembre, la menace de graves perturbations en cas d’absence d’accord commercial entre Londres et l’Union euréopenne (UE) n’étant pas encore complètement dissipée, même si une issue positive est en vue.

Près de 40 000 contaminations enregistrées

Confronté à une nouvelle vague de contaminations attribuée à la nouvelle souche, partiellement reconfiné et isolé par la décision d’une cinquantaine de pays de couper leurs liaisons, le Royaume-Uni affiche l’un des bilans de la pandémie les plus lourds en Europe, avec plus de 69 000 morts et un chiffre inédit de près de 40 000 contaminations enregistrées mercredi.

La propagation du virus a entraîné une extension du reconfinement instauré à Londres ce week-end et dans une partie du sud-est de l’Angleterre à d’autres régions à partir du 26 décembre. Ainsi, 24 millions de personnes seront alors soumises au confinement, soit 43 % de la population anglaise.

S’y ajoute la découverte de deux cas chez des voyageurs en provenance d’Afrique du Sud d’un autre nouveau variant du virus « hautement préoccupant » car il serait plus contagieux, selon le ministre de la santé, Matthew Hancock, qui a annoncé des mesures d’urgence pour éviter sa propagation.

Facebook Comments