Colossal Biosciences pense que ses recherches sur l’oiseau disparu au XVIIᵉ siècle pourraient avoir des applications pour la santé humaine. La perspective de ressusciter des espèces disparues ne fait pas l’unanimité chez les scientifiques.

Personne ne sait vraiment à quoi ressemblait le dodo. Tout simplement parce que l’extinction du Raphus cucullatus, le nom savant de cet oiseau appartenant à l’ordre des columbiformes, remonte à 1690, selon la revue scientifique Nature. Soit vingt-huit ans après sa dernière observation confirmée, en 1662, et rapportée par Volkert Evertsz, un marin hollandais du Arnhem, navire échoué sur un îlot au large de l’île Maurice. Du volatile, il ne reste aujourd’hui que quelques os, au Musée d’histoire naturelle à Paris, à Londres, à l’université d’Oxford ou au Musée cantonal de géologie de Lausanne…

Non contente de vouloir créer des hybrides de mammouth laineux ou ressusciter le thylacine (également appelé loup marsupial ou loup de Tasmanie), la société de biotechnologies et de génie génétique Colossal Biosciences s’est mis en tête de faire revivre le dodo. Ou du moins, une version identique au personnage de fiction figurant dans les Aventures d’Alice au pays des merveilles (1865) de Lewis Carroll et le dessin animé de Walt Disney (1951).

Pour ce faire, la firme vient de lever 150 millions de dollars (environ 137,5 millions d’euros). Début 2022, Colossal avait déjà récolté 75 millions de dollars auprès d’investisseurs variés, dont le United States Innovative Technology Fund, Breyer Capital ou In-Q-Tel, la société de capital-risque de la CIA. La biotech est désormais valorisée à quelque 1,5 milliard de dollars : de quoi l’aider à développer ses projets.

« Le dodo est un symbole de l’extinction causée par l’homme », a expliqué à l’agence Associated Press Ben Lamm, cofondateur et PDG de Colossal, dont un pôle travaille spécifiquement sur les technologies génétiques liées aux oiseaux. Ramener le dodo à la vie ne rapportera rien à l’entreprise, assure-t-il. Mais ces recherches pourraient avoir d’autres applications dans le domaine de la santé humaine. Colossal développe notamment des outils pour modifier simultanément plusieurs parties du génome et travaille sur un « utérus artificiel » pour son mammouth.

Source : Le Monde

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