Dans la soirée du dimanche 5 au lundi 6 décembre, la route a fait sa 100e victime. Un constable de police a perdu la vie lorsque sa voiture aurait heurté une autre voiture en stationnement à Bramsthan, Flacq. Ceci n’est pas un cas isolé. Le chiffre précité, visiblement accablant, est en baisse par rapport à la même période l’an dernier. Pour l’année 2020, du 1er janvier au 5 décembre, il y a eu 120 morts dans 108 accidents. Il ne faut pas oublier que ce chiffre en baisse est aussi dû au fait qu’il y a eu confinement et que beaucoup étaient chez eux et ne pouvaient sortir.

Les chiffres à Maurice

L’an dernier, la route a fait 131 morts. En rétrospective, en 2010 il y a eu 158 morts, 2011 – 152 morts, 2012 – 156 morts, 2013 – 136 morts, 2014 -137 morts, 2015 – 139 morts, 2016 – 144 morts, 2017 – 157 morts, 2018 – 143 morts et 2019 – 144 morts. Cela fait une moyenne de 146 morts par an sur la dernière décennie. Si on va plus loin dans les chiffres, en moyenne, une personne meurt chaque trois jours dans des accidents fatals à Maurice.
Cette année, parmi ces 100 victimes, on pouvait dénombrer 20 piétons, 8 chauffeurs, 10 passagers, 3 cyclistes, 52 motocyclistes et 7 passagers à moto.

Plus de 55% des victimes sont des usagers de deux-roues et 20%, des piétons. La moitié de ces accidents fatals concerne la tranche d’age de 26 à 50 ans. Les gouvernements au pouvoir depuis 2010 jusqu’à ce jour n’ont pourtant pas lésiné sur les moyens par des campagnes de sensibilisation et autres mesures prises pour diminuer le nombre de morts sur nos routes. Des milliards ont été dépensés, mais les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances. S’il y a eu une légère baisse dans le nombre de morts par rapport à l’an dernier, les 100 morts jusqu’à présent sont cent morts de trop.

Le 20 septembre dernier, le Premier ministre Pravind Jugnauth a présidé la National Road Safety Commission. Il avait alors fait état entre autres de l’indiscipline de certains chauffeurs, faisant fi de la Road Traffic Act.
“La situation est alarmante”, a précisé le PM. A ce rythme, a-t-il prévenu ”l’objectif du gouvernement de réduire par 50 % le nombre d’accidents sur nos routes, jusqu’à 2025, ne sera pas atteint.” L’une des mesures phares proposées par la National Road Safety Commission est la mise en place d’un Driver Training and Education Centre pour former les nouveaux chauffeurs.

Quid des 24 jours restants jusqu’à la fin de l’année ?

Tous les ans, la période festive de décembre apporte son lot d’accidents fatals. L’alcool au volant, la vitesse, mais aussi l’insouciance des chauffeurs sont autant de raisons qui font grimper le nombre de victimes. La Trafic Branch de la police souligne que les contrôles routiers seront différents cette année. La police sera intransigeante. Il y aura davantage de barrages sur des tronçons peu utilisés mais aussi sur des routes que les automobilistes empruntent pour éviter les grands axes routiers où les forces de l’ordre sévissent généralement.

Selon l’ASP Ashok Mattar, en charge de la Trafic Branch, un mort sur nos routes est un mort de trop. « Nous bane opérations pou 24/7, nou pou partout», a-t-il précisé. Et d’ajouter que la police se prépare à une vaste campagne de sensibilisation sur la sécurité routière et l’alcool au volant pendant cette période de fêtes malgré les restrictions sanitaires.

Comme l’a si bien dit le DPP Satyajit Boolell l’an dernier pour la période de fin d’année : « Avant de démarrer votre voiture, pensez à arriver à votre destination en toute sécurité, sans tuer personne.»

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