Trois jours de festivité dans la ville de St Pierre. De la musique au bord de la plage, c’est Sakifo ! Et c’est avec allégresse que je me suis laissée emporter par les accords et les mélodies. J’en suis encore chavirée, de les avoir vus et entendus. Voici mes coups de cœur.

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The Soil

Un groupe qu’il fallait absolument voir, c’est bien The SOIL. Ce trio sud-africain a immobilisé la foule pendant leur première chanson. Avec leurs cordes vocales comme instrument, je me transforme en hérisson en une chanson. Leurs harmonies touchent l’âme. C’est comme un gospel façonné de manière moderne sur les rythmes du beat-box. «Say ‘joy’ with me !», lance le leader du groupe avec légèreté, et on mord tous à l’hameçon. JOY, le sentiment qu’on éprouve en face de cette scène australe. Il fallait voir…

Kiltir. Même si la sonorisation était trop forte pour des gars qui jouaient déjà à la puissance maximale, Kiltir m’a donné envie de danser et de me défouler comme bon me semble. C’est un défi de rester immobile sur un rythme rapide, un chanteur énergique soutenu par des chœurs à l’unisson. Avec leur mayola, Kiltir insiste pour nous ramener vers nos racines africaines et rend hommage à son patrimoine. C’est magique de voir tous les gens se remuer dans tous les sens, en ondulant les hanches et, par moments, quelqu’un est sous le coup d’une transe passagère, tourne sur lui-même en levant les bras. Maloya, maloya pa? Sakizot Kiltir!

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Songhoy Blues

SONGHOY BLUES. Comme le saumon remontant la rivière, j’étais pressée d’arriver à la scène Poudrière pour écouter ce groupe de jeunes qui proposent du blues malien. On pouvait s’attendre à du déjà-vu mais heureusement, c’était une bonne surprise. Conquise par ce blues sur du 6/8, cadencer comme un « Zulu » est amusant lorsque le chanteur montre les mouvements, un pas à gauche puis à droite. C’est une musique métissée : une sonorité et une rythmique africanisées sur de la lyrique malienne. J’aime !

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Naaman

Naaman. Le samedi 4, c’était une tout autre ambiance avec beaucoup de reggae pendant la soirée. Moi qui suis sceptique à propos des pseudo-chanteurs de ragga/dancehall, le look passe-partout et le talent de Naaman brise les stéréotypes sur ces derniers. Il faut avouer que Naaman a du charme. Ce jeune Français a réuni tous les jeunes qui hurlaient tellement ils aimaient ça. Ça s’est enchaîné avec des sauts, des rythmes à couper le souffle. Comme il le dirait, ça mérite un « big up ».

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Faada Freddy

Faada Freddy est un vrai génie. Après avoir brièvement regardé un de ces lives sur Le Ring sur YouTube, j’étais époustouflée par la justesse de ces notes et sa voix pure. On ne pouvait plus compter les têtes venues pour entendre ce chanteur sénégalais au charisme irrésistible. Même à des centaines de mètres de la scène, lorsqu’il fait son apparition, il dégage quelque chose d’unique. À noter qu’un de ces choristes vient de notre île Maurice, respect, monsieur Jean-Marie Marrier ! Ils tapent dans les mains, sur la poitrine et claquent des doigts, ce qui intensifie le son et leur jeu de scène, le corps est mis en avant. Pendant une heure, le temps s’est arrêté.

Nostalgique que ce soit la fin des festivités, je fais une dernière fois le poisson qui, cette fois-ci, suit le courant pour voir Ras Natty Baby et les Riddim Soldiers. Ces derniers étaient parmi ceux qui ont clôturé le Sakifo 2016. Mes camarades et moi étions trop fiers de pouvoir chanter à haute voix les paroles du seggaeman. La performance de Baby au Sakifo montre que cet artiste a acquis un niveau international, et il arrive à entretenir la foule avec un texte universel, un seggae propre et travaillé par les Riddim Soldiers. C’est à la scène Filaos que tous les Mauriciens se sont retrouvés, pour chanter ces titres connus dont « Lever do mo pep ». Le reggae est très apprécié des Réunionnais et Ras Natty Baby a rendu hommage à notre seggae typiquement mauricien.

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