Rassemblement, alliance, entente, cohabitation… dans un esprit d’autonomie ! Le chef de file des rouges au Parlement et le leader des mauves font preuve d’une imagination débordante. Surtout lorsqu’il s’agit de convaincre leur électorat respectif. Il est clair que la plateforme qui se présente aujourd’hui comme celle de ‘L’espoir’ tente par tous les moyens un rapprochement avec le clan Ramgoolam.

Le hic est que ces appels du pied de Paul Bérenger et de Xavier-Luc Duval ne sont pas au goût d’Arvin Boolell. D’autant plus que son entourage essaye par tous les moyens de le convaincre que c’est maintenant ou jamais d’évincer son leader. Du coup, il s’acharne à marquer sa différence avec les leaders des mauves et des bleus en affirmant que le choix d’un rassemblement, d’une alliance ou d’une cohabitation de l’opposition reviendra aux instances du PTr. Ce qu’il sait très bien mais qui l’arrangerait dans sa stratégie pour provoquer une scission au sein de son parti.

Mais conscient du fait qu’on ne s’attaque pas frontalement au leader des rouges, l’ancien leader de l’opposition joue la carte de la prudence en évoquant la possibilité de fédérer les forces de l’opposition. En revanche, son successeur, Xavier-Luc Duval ne cache pas ses sentiments. Selon lui, il sera plus que difficile d’affronter les prochaines élections générales dans une configuration à trois soit le gouvernement sortant d’un côté face au PTr et à l’alliance de l’Espoir de l’autre.

Cela traduit la méfiance qui existe au sein des partis qui se présentent aujourd’hui comme l’alternance face au gouvernement. Cette méfiance s’est installée après la cassure prématurée de l’entente de l’opposition durant le premier trimestre de cette année. Une initiative pilotée par le leader des mauves avec le soutien des bleus pour pousser Navin Ramgoolam vers la sortie.

Finalement, ce dernier s’en est bel et bien sorti face à cette tentative de coup d’État. Conscient qu’il sera difficile de se débarrasser facilement de Ramgoolam, l’Alliance de L’Espoir, à commencer par Paul Bérenger, soutient qu’il sera possible d’aller aux élections générales avec le PTr mais sous certaines conditions. Le PTr serait donc devenu la nouvelle ‘Zoli Mamzel’ sur l’échiquier politique. Celui qui est récemment venu grossir les rangs de l’opposition contre la promesse d’un fauteuil premier ministériel pourrait être le plus grand perdant de cette chaise musicale politique. Pour ne pas dire le dindon de la farce !

Pour mieux comprendre les tractations en cours entre bleu, mauve et rouge, il suffit de parcourir un quotidien très proche de l’opposition. Celui-ci ne rate pas une occasion pour se féliciter des tentatives de rapprochement de l’opposition. La brume s’installe peu à peu dans les rangs de l’opposition avec ces nouveaux épisodes de koz koze. Ce qui n’est pas pour déplaire au gouvernement alors que le pays aborde le deuxième semestre de 2021. Pour y voir plus clair, il est nécessaire de suivre les conseils d’Arvin Boolell qui non seulement souhaite que le PTr garde son autonomie au sein de l’Alliance de l’Espoir mais il propose également de « laisser la situation évoluer ».

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