Les Etats-Unis retiennent leur souffle. Une campagne à nulle autre pareille était, lundi 2 novembre, sur le point de s’achever, marquée depuis le mois de mars par l’épidémie de Covid-19. Cette dernière a bouleversé les plans des deux principaux candidats, le président sortant Donald Trump et le démocrate Joe Biden, creusant encore le fossé qui les sépare.
Au cours des dernières semaines, marquées par une nouvelle envolée des contaminations enregistrées et le maintien à un nombre élevé des morts quotidiens de la maladie, l’ancien vice-président de Barack Obama a fait du coronavirus l’un de ses principaux thèmes de campagne, avec la volonté de rassembler un pays miné par les divisions. Il n’a cessé de présenter la crise sanitaire comme le révélateur des dysfonctionnements de l’administration Trump, du manque d’empathie et de l’incompétence, selon lui, du président. Au contraire, ce dernier a dénoncé quotidiennement, ou presque, la trop grande attention prêtée à l’épidémie, instrumentalisée, à l’en croire, par les médias uniquement pour lui nuire.
Joe Biden s’est appuyé sur les jugements sévères portés par les Américains. Selon la moyenne calculée par le site RealClearPolitics au 1er novembre, 57 % des personnes interrogées « désapprouvent » Donald Trump sur ce point, contre 40 % qui sont d’un avis opposé. L’écart se creuse depuis le début du mois d’octobre, parallèlement à la reprise des contaminations. Les personnes interrogées ont également plus confiance en Joe Biden qu’en Donald Trump (57 % contre 40 %) pour lutter contre la pandémie, comme l’ont montré toutes les enquêtes, dont celle du Pew Research Center publiée le 9 octobre.
Le démocrate a calqué sa campagne sur les recommandations des autorités sanitaires fédérales en respectant les règles de distanciation physique lors de ses événements, en arborant invariablement un masque et en réduisant le nombre de meetings, adaptés à un format de drive-in. Campant sur un message optimiste selon lequel les Etats-Unis vont bientôt « en avoir fini » avec le Covid-19, après avoir promis à tort, en septembre, une distribution massive de vaccins à partir du mois d’octobre, Donald Trump a maintenu, à l’inverse, les rassemblements de plusieurs centaines ou milliers de fidèles.
Ces derniers se sont régulièrement massés autour de la scène où il se produisait, sans que le masque régulièrement moqué par le président ne soit obligatoire, y compris dans les Etats en proie à un pic de contaminations comme le Wisconsin. Lorsqu’un cas positif avait été détecté au cours d’un déplacement de la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, en l’absence pourtant de contact, cette dernière avait interrompu pendant quelques jours sa campagne. Au contraire, le vice-président, Mike Pence, a maintenu son agenda lorsque cinq membres de son entourage, dont son directeur de cabinet, ont été contaminés.
Source : lemonde.fr

 

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