Le président républicain et son adversaire démocrate ont remporté hier les Etats acquis à leur camp. Le vainqueur pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours.
L’Amérique retient son souffle. Alors que les derniers bureaux de vote pour l’élection présidentielle sont encore ouverts aux Etats-Unis, les estimations dévoilent, ce mercredi 4 novembre au matin, un duel très serré entre le président républicain sortant Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden.
Dans un pays traversé par des crises sanitaire, économique et sociale d’une ampleur historique, le pays se prépare à de longues heures d’attente, voire de longues journées, avant un résultat officiel. D’autant qu’une grande partie des votes par correspondance ne seront pas comptabilisés avant plusieurs jours.
Seule certitude : la vague démocrate, espérée par ceux, dans le camp Biden, qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore au Texas, n’aura pas lieu. Donald Trump semble même avoir remporté la Floride face à Joe Biden, une victoire qui lui permet de continuer à croire à la possibilité d’un second mandat. Le Texas semble lui aussi, pour l’instant, tourner à l’avantage du président sortant.
A défaut de percer dans le Sud, le chemin de Joe Biden vers la Maison Blanche passe désormais par le Nord industriel du pays. L’objectif affiché est de reprendre trois Etats, arrachés sur le fil par Donald Trump en 2016 : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie. Plus à l’ouest, le décompte dans l’Arizona fait l’objet d’une attention particulière : une victoire de Joe Biden dans cet Etat remporté par l’ancien magnat de l’immobilier il y a quatre ans lui serait très utile dans sa quête présidentielle. Et pour l’heure, la tendance penche de fait du côté des démocrates.
La chambre des représentants devrait rester démocrate
Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont rapidement engrangé une série d’Etats qui leur étaient promis. L’Indiana, le Kentucky, l’Alabama, l’Arkansas et le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. La Californie, l’Illinois, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware ainsi que la capitale fédérale Washington pour Joe Biden.
Pour l’emporter, un candidat n’a pas besoin d’être majoritaire en voix au niveau national : il doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des Etats. A ce stade, le président sortant en dispose de 119 et le démocrate 209.
Joe Biden s’est exprimé rapidement dans la nuit de mardi à mercredi, affichant sa confiance dans la victoire. « Gardez la foi, nous allons gagner! » a lancé l’ancien vice-président américain devant des partisans réunis en « drive-in » dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. « Nous pensons que nous sommes en bonne voie de gagner cette élection », a-t-il déclaré sous les klaxons enthousiastes. « Nous sommes confiants sur l’Arizona », un Etat-clé, a ajouté Joe Biden, 77 ans, en appelant à la patience. « Nous allons gagner la Pennsylvanie », a-t-il proclamé.
Preuve néanmois de la résistance du camp républicain, le sénateur Lindsey Graham, l’un des proches alliés du président, un temps menacé, a été réélu en Caroline du Sud, puisque le scrutin du jour permet notamment le renouvellement du Congrès. Plus anecdotique, l’ancien médecin de la Maison Blanche Ronny Jackson, connu pour avoir vanté « l’excellente santé » de Donald Trump dont il est devenu un fervent partisan, a été élu mardi à la Chambre des représentants. Se disant « honoré » d’avoir été élu, le Dr Jackson a tweeté : « Je ne m’inclinerai jamais devant les gangs progressistes, et je serai le dirigeant conservateur que vous méritez ».
Malgré tout, comme cela était largement anticipé, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants, selon les estimations des médias américains. Ainsi, la jeune star démocrate du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez a été facilement réélue dans sa circonscription new-yorkaise, face à un rival républicain qui avait bénéficié de fonds venus de tout le pays tant « AOC », comme elle est surnommée, est devenue une cible des pro Trump. La course pour le Sénat, aujourd’hui contrôlé par les républicains, restait indécise en milieu de soirée.
Source : lemonde.fr

Facebook Comments