Lors de la séance parlementaire d’aujourd’hui, il a aussi été question de Nandanee Soornack et de ses voyages. De la prise de parole des membres du gouvernement lors de fonctions socioculturelles. Et de la présence de nouvelles drogues synthétiques sur le territoire mauricien.

Le député MSM Bobby Hurreeram voulait ainsi savoir si la femme d’affaires a eu accès au VIP Lounge et s’il y a eu des requêtes officielles pour cela. Entre le 21 septembre 2005 et le 26 novembre 2014, a indiqué sir Anerood Jugnauth (SAJ), Nandanee Soornack est passée par le VIP Lounge en 71 occasions (35 départs, 36 arrivées).

La Home Affairs Division du bureau du Premier ministre, chargée de gérer les applications et de donner les autorisations d’accès à cette partie de l’aéroport, n’a reçu aucune demande officielle en faveur de la femme d’affaires. Le  Private office de l’ex-Premier ministre s’étant adressé directement à Airports of Mauritius Ltd ou Airport Terminal Operations Ltd.

Ces requêtes, précise SAJ, n’ont pas transité par les voies normales. Il ne lui est donc pas possible de dire en quelle qualité Nandanee Soornack a bénéficié de ces facilités. « Mais nous savons tous comment et pourquoi », a ajouté le Premier ministre.

Pour sa part, le député travailliste Ezra Jhuboo souhaitait savoir du PM s’il comptait légiférer, comme à Singapour, sur sa décision à l’effet que les membres du gouvernement ne prendront pas la parole lors d’événements organisés par les associations socioculturelles. SAJ a rappelé que dans son discours pour le Nouvel an, il avait souligné que gouvernement et organisations socioculturelles travailleraient ensemble sur certains problèmes sociaux, dont l’érosion des valeurs.

Toutefois, a-t-il poursuivi, le « use and misuse » de plateformes religieuses et socioculturelles, transformées en plateformes politiques par l’ancien régime, a nui à l’unité nationale. Sa décison, a dit SAJ, est non seulement gouvernementale mais aussi politique. La question de légiférer à ce sujet, affirme le Premier ministre, ne se pose pas. Et il s’attend à ce que les politiciens de tous bords soient « suffisamment responsables » pour adopter cette ligne de conduite.

Paul Bérenger de rebondir en demandant au Premier ministre si cette décision de ne pas prendre la parole lors de fonctions religieuses ou socioculturelles n’était pas trop radicale. Certes, a concédé le leader de l’opposition, de nombreux politiciens ont usé et abusé de ces plateformes pour faire de la « cheap politics ». On ne peut cependant ignorer notre riche héritage et les diverses cultures de la société mauricienne, a-t-il poursuivi.

Paul Bérenger a alors demandé au Premier ministre s’il ne compte pas s’adresser à la nation lors de grandes occasions comme la commémoration de l’abolition de l’esclavage ou celle de l’arrivée des travailleurs engagés. Car ce n’est pas le discours en soi qui est en cause lors de grandes occasions comme la Fête du printemps, a avancé Paul Bérenger, mais les « wrong speeches ». Malheureusement, a répondu SAJ, les politiciens ont tendance à dévier du sujet et à faire « the most heinous speeches ».

Au chapitre de la lutte contre la drogue, le député mauve Adil Ameer Meea s’est enquis auprès du PM de la quantité de nouvelles drogues synthétiques, dont le « wazabi » et le « black mamba », en circulation sur notre territoire et les mesures préconisées pour freiner leur propagation. Sir Anerood Jugnauth a indiqué que ces nouvelles drogues, des cannabinoïdes, et leurs dérivés sont classés comme des « dangerous drugs ». L’Anti Drug and Smuggling Unit fait état, jusqu’à présent, de 30 cas de vente ou de consommation, pour lesquels une enquête est toujours en cours. De même, le Forensic Scientific Laboratory poursuit ses analyses.

Comme mesures de lutte contre la drogue, une « intelligence cell » sera mise sur pied et visera les trafiquants de drogue locaux et internationaux ainsi que leurs réseaux. La police compte aussi établir une carte des transactions, des trafiquants, des passeurs et des usagers de drogue. Mais aussi faire des patrouilles aériennes, des opérations d’infiltration, une surveillance intensive, des raids et des fouilles. Il y aura aussi, en collaboration avec la National Agency for the Treatment and Rehabilitation of Substance Abusers et d’autres ONG, des campagnes de sensibilisation.

En outre, poursuit SAJ, la police travaille étroitement avec la Mauritius Revenue Authority et le ministère de la Santé pour améliorer la sécurité et empêcher l’entrée, par le port et l’aéroport, de drogues sur notre sol. Un comité, a précisé le Premier ministre à une question de Bérenger, travaille actuellement sur la mise sur pied de la commission d’enquête sur les drogues annoncée par le gouvernement. Les modalités et autres conditions seront communiquées « en temps et lieu ».

Le député MMM Adil Ameer Meea a, lui, suggéré la mise sur pied d’un Drug Observatory. Suggestion qui sera étudiée, a affirmé le Premier ministre.

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