Optimiser les doses, jusqu’à la dernière goutte. Voilà à quoi en sont réduits les pays européens, dont la lutte contre le Covid-19 dépend de l’accès aux deux seuls vaccins pour l’instant autorisés dans l’Union européenne (UE), ceux de Moderna et de Pfizer-BioNTech. Les fabricants ont beau avoir augmenté leurs objectifs pour 2021 (1 milliard de doses pour Moderna, environ 2 milliards pour Pfizer-BioNTech), le rythme de production n’est pas assez soutenu pour répondre à l’urgence. Dans un entretien au Spiegel publié début janvier, le cofondateur de BioNTech Ugur Sahin reconnaissait déjà que la situation n’était « pas rose ». « Faute de nouveaux vaccins autorisés, il y a un manque que nous devons combler. »

Le ciel ne s’est pas éclairci depuis. Au contraire, deux vives controverses ont été provoquées par Pfizer et BioNTech, à qui l’UE a commandé 600 millions de doses. Le 15 janvier, les laboratoires signalaient des retards de livraison en raison d’aléas dans la production ; cette semaine, ils indiquaient que l’Agence européenne des médicaments (EMA) ayant établi qu’un flacon de leur vaccin contenait six doses, et non cinq comme initialement annoncé, ils livreraient moins de flacons pour le même prix. Or, prélever cette sixième dose nécessite un geste spécifique et un matériel adapté qui n’est pas celui dont les soignants sont équipés de manière standard… En attendant l’arrivée du vaccin d’AstraZeneca, qui pourrait être autorisé par l’EMA le 29 janvier, les Européens n’ont pas d’autre choix que de vacciner au rythme de la production des deux vaccins à ARN messager, dont la montée en cadence représente un défi industriel sans précédent.

 

Facebook Comments