Une infirmière prépare une dose du vaccin AstraZeneca, à l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon, le 6 février. OLIVIER CHASSIGNOLE / AP

 

Un mauvais signal dont les médecins se seraient bien passés. Alors que la campagne de vaccination a débuté il y a moins d’une semaine, samedi 6 février, en direction de l’ensemble des professionnels de santé de moins de 65 ans, avec le troisième vaccin contre le Covid-19 autorisé sur le territoire, celui d’AstraZeneca, le même constat est remonté ces derniers jours de plusieurs hôpitaux.

Forte fièvre, fatigue, maux de tête… Plusieurs soignants vaccinés font part d’effets secondaires les empêchant de travailler, durant parfois jusqu’à vingt-quatre heures. Alors qu’il prenait sa garde dans une clinique parisienne, jeudi 11 février, le médecin généraliste Jean-François Corty a appris de sa consœur que la quasi-totalité de la dizaine de soignants vaccinés au cours de la journée avait eu de tels symptômes, nécessitant d’être alité et de prendre des « antalgiques plus forts que du paracétamol »« Ma collègue a décidé d’arrêter la vaccination de son équipe et a fait une alerte à l’ANSM [Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé], dont elle attend le retour », rapporte-t-il.

Dans un communiqué envoyé jeudi, l’ANSM vient confirmer qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. L’institution déclare avoir reçu « 149 déclarations de pharmacovigilance entre le 6 et le 10 février au matin mentionnant des syndromes grippaux souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures ou céphalées) », alors qu’environ 10 000 soignants ont été vaccinés dans les hôpitaux à ce jour. La plupart des cas ont été rapportés chez des personnes âgées en moyenne de 34 ans, d’après l’agence, qui précise que « ces effets indésirables sont connus et décrits avec les vaccins ».

Pas d’inquiétude non plus sur un caractère défectueux de certains lots de vaccins, dont certains professionnels se sont souciés, assure-t-elle : « Le lot du vaccin d’AstraZeneca utilisé depuis le 6 février 2021 a fait l’objet d’un contrôle strict de sa qualité pharmaceutique conformément à la procédure de libération des lots. Ce lot a été utilisé dans vingt et un autres pays de l’Union européenne. A ce jour, il n’y a pas eu de déclarations équivalentes dans d’autres pays. »

« Néanmoins, ces déclarations de pharmacovigilance constituent un signal potentiel et font l’objet d’une surveillance particulière », assure l’ANSM, qui recommande aux établissements de santé, afin de limiter « le risque potentiel de perturbation du fonctionnement des services de soin », de vacciner le personnel d’un même service de « façon échelonnée ».