Les locaux de Johnson & Johnson à Irvine en Californie, le 28 août 2019.
MARK RALSTON / AFP

 

Un comité d’experts a unanimement recommandé vendredi 26 février l’autorisation en urgence aux Etats-Unis du vaccin unidose de Johnson & Johnson contre le Covid-19 pour les personnes âgées de 18 ans et plus. L’avis de ce comité, composé en majorité de scientifiques indépendants, est consultatif, mais il conforte encore la probable autorisation du vaccin par les autorités sanitaires américaines, attendue dans la foulée. Celle-ci sera délivrée par l’Agence américaine des médicaments (FDA).

Pour Pfizer et Moderna, l’autorisation avait été accordée dès le lendemain du rendu de l’avis favorable du comité. Des millions de doses sont prêtes à être distribuées dès la semaine prochaine dans le pays. La vingtaine d’experts a estimé, lors d’un vote, que les bénéfices du vaccin l’emportaient sur les risques de son utilisation. Ils se sont prononcés au terme d’une journée de discussions retransmises en direct sur internet, et après avoir étudié en détail les données des essais cliniques.

« Nous sommes dans une course contre les nouveaux variants », a commenté l’un d’eux, le docteur Jay Portnoy, pour justifier sa décision. Le vaccin de Johnson & Johnson est particulièrement attendu notamment car il ne s’administre qu’en une seule dose. Il présente également un autre avantage logistique : il peut être stocké à des températures de réfrigérateur, ce qui facilitera considérablement sa distribution.

Une autorisation finale attendue

L’autorisation conditionnelle du vaccin de Johnson & Johnson fait en réalité peu de doute, la FDA ayant elle-même rendu publique toute une série de documents plus tôt cette semaine, dans lesquels elle a confirmé l’efficacité du vaccin. « Les analyses soutiennent un profil de sécurité favorable sans inquiétudes spécifiques de sécurité identifiées qui pourraient empêcher l’émission d’une autorisation d’utilisation en urgence », a-t-elle écrit mercredi.

L’efficacité du vaccin était lors des essais de 85,9 % contre les formes graves du Covid-19 aux Etats-Unis. Toutes régions de l’essai clinique confondues, elle était de 66,1 % contre les formes modérées de la maladie, et globalement « similaire » pour toutes les catégories de population (âges, ethnies). Les effets secondaires les plus fréquemment observés étaient une douleur à l’endroit de l’injection, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs musculaires.

Ce vaccin est déjà utilisé en Afrique du Sud, où un cas d’anaphylaxie – une grave réaction allergique – a été observé, a révélé Macaya Douoguih, de chez Johnson & Johnson, durant la réunion vendredi. De telles réactions, quoique très rares, ont aussi été notées après des injections des vaccins de Moderna et Pfizer. Des représentants de la FDA ont également évoqué quelques cas d’urticaire et de rares cas d’événements thromboemboliques (obstruction de la circulation sanguine) et d’acouphènes, pour lesquels un lien avec la vaccination ne peut être exclu mais qui exigent des analyses plus poussées pour le déterminer.

100 millions de doses attendues

L’entreprise pharmaceutique a par ailleurs dit étudier l’effet de deux doses — au lieu d’une — sur la protection immunitaire, ce qui a soulevé des inquiétudes chez les experts, qui craignent que cela n’induise le public en erreur ou qu’il se sente floué si cette option se révélait plus efficace. Au moins trois millions de doses du produit de « J & J » sont prêtes à être distribuées dès « la semaine prochaine » selon le gouvernement américain.

L’entreprise américaine s’est engagée à acheminer 100 millions de doses aux Etats-Unis avant la fin du mois de juin. « Si la FDA approuve l’autorisation de ce vaccin, nous avons un dispositif pour le distribuer aussi rapidement que Johnson & Johnson peut » suivre, déclarait jeudi le président américain Joe Biden.

Avec 600 millions de doses commandées au total à Pfizer et Moderna, les Etats-Unis disposeront déjà, d’ici la fin juillet, d’assez de vaccins pour immuniser la quasi-totalité de la population. Mais l’ajout de celles de Johnson & Johnson pourrait encore accélérer la campagne de vaccination.

 

Le Monde avec AFP

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