L’économie mauricienne se contracterait de 14,3 % cette année avant de rebondir d’environ 7,5 % en 2021, prévoit le MCB Focus. Ce qui représente une nouvelle dégradation par rapport à la précédente contraction prévue, soit d’environ 11 %, dans l’édition précédente de MCB Focus.
Comme prévu, l’économie mauricienne connaîtrait cette année un ralentissement significatif après le confinement et les difficultés importantes auxquelles sont confrontés les secteurs économiques dans un contexte peu visible de l’économie. Cela reflète les tendances observées à l’échelle mondiale, avec 167 pays qui connaîtraient une croissance négative en 2020, selon le FMI.
En fait, selon les dernières projections, la croissance du PIB réel se contracterait de 14,3 % cette année. Cela représente une nouvelle dégradation par rapport à notre précédente contraction prévue d’environ 11 % émise dans l’édition précédente de MCB Focus qui avait, elle-même, été revue à la baisse à la lumière des différents développements. Les pronostics qui correspondent globalement à l’ampleur de la crise prévue par le FMI, reflètent notre anticipation d’un ralentissement de la reprise au second semestre en raison des effets de la fermeture prolongée des frontières du pays avant une réouverture de manière échelonnée, à partir du 1er octobre.
Dans ce contexte, la MCB a déclassé les perspectives sombres pour le secteur du tourisme pour les mois à venir. Nous attendons maintenant de la valeur ajoutée dans ce secteur pour se contracter de quelque 75 % en termes réels cette année.

L’impact sur le tourisme et le secteur de l’hospitalité pourrait déclencher un ralentissement plus prononcé que prévu dans un large éventail de secteurs économiques, y compris le transport, l’agriculture et les activités de commerce ainsi que les services, avec des répercussions plus conséquentes sur les PME.
En particulier, nous prévoyons une forte contraction des activités de fabrication orientées vers l’exportation avec de la valeur ajoutée. Le secteur du textile recule de façon importante cette année malgré une relative reprise attendue la seconde moitié de l’année. De son côté, le segment de Seafood afficherait un résultat modéré compte tenu des difficultés d’accès au marché et des ruptures d’approvisionnement suite à l’épidémie du virus, tandis que le secteur sucrier serait affecté par un niveau de production inférieur à celui de l’an dernier.
Ailleurs, la baisse des activités économiques à l’échelle nationale et la volatilité des marchés financiers et des perspectives d’investissement réduites auraient un impact sur la performance des services financiers et commerciaux.

Quant aux opérateurs impliqués dans le segment commercial mondial, ils resteraient soumis aux incertitudes liées à l’inscription de Maurice sur la liste de l’UE, une entrée qui est en vigueur depuis le 1er octobre. Sur une note positive, le secteur des TIC devrait soutenir une expansion positive cette année, soutenue par la poursuite des activités des télécommunications et opérateurs de médias pendant la période de verrouillage et le recours accru aux services de télétravail et à des plates-formes technologiques.
En ce qui concerne les activités de construction, alors qu’une reprise est prévue au second semestre par rapport au premier semestre de l’année en raison de la mise en place d’infrastructures publiques à grande échelle, une forte contraction reste à l’horizon pour cette année, après un bilan lié aux incertitudes économiques sur les investissements du secteur privé.
En effet, les investissements du secteur privé devraient enregistrer une baisse notable cette année, avec le ratio de l’indicateur au PIB passant de 14,3 % en 2019 à 12,7 % en 2020. De son côté, la part de l’investissement public dans le PIB serait maintenu à 5,3 % cette année.

Au sujet de la consommation, elle se contracterait cette année en lien avec la baisse des activités économiques nationales. En outre, les exportations nettes de biens et de services devraient s’aggraver nettement cette année en raison, principalement, de la faible demande de nos produits et de la forte baisse dans le tourisme, malgré la baisse du volume des importations et le coup de fouet de la baisse des prix internationaux du pétrole

 

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