Y verra-t-on plus clair aujourd’hui quant aux modalités de distribution des manuels scolaires dans les collèges ? La Private Secondary Education Authority rencontre les managers des établissements privés qui reçoivent des subventions de l’Etat («grant aided») ce mardi 3 novembre. Deux séances réunissant les responsables de collèges des zones 1 et 4 ce matin, puis des zones 2 et 3 dans l’après-midi au siège de l’organisme à Beau-Bassin.

D’ores et déjà, cette rencontre soulève des questions dans les milieux concernés. Car la circulaire datée du 29 novembre émanant de la PSEA indique qu’il s’agit d’une «briefing session». Pourquoi recevoir les managers séparément alors qu’ils partagent les mêmes interrogations sur cette mesure gouvernementale d’octroyer gratuitement des manuels de la rentrée 2020 ?

Les managers peuvent déléguer le recteur de leur établissement ou son adjoint à Beau-Bassin. Ce ne sera pas le cas du Service diocésain de l’éducation catholique qui y déléguera un représentant mais ni managers ni recteurs. Ces derniers sont pris par un séminaire prévu de longue date.

«Hors de question»

Mais une chose est sûre : il est «hors de question» que les responsables d’établissement des collèges catholiques récupèrent les manuels gratuits destinés aux élèves des Grades 7 à 9, soutient Jimmy Harmon, Head of education au Sedec. Il ne remet pas en cause la mesure de gratuité. «Nous déplorons la manière de faire et l’absence de dialogue», dit notre interlocuteur.

Au-delà du flou qui règne encore sur cette question, c’est à un véritable casse-tête logistique que les collèges doivent faire face. Surtout si la PSEA leur propose d’adopter le même modèle que pour les classes d’«extended stream».

Les écoles récupèrent les livres commandés auprès de librairies partenaires, puis se chargent de distribuer les manuels auprès des élèves. Un exercice qui n’est pas sans anicroche mais demeure gérable, chaque section ne comprenant qu’une trentaine d’élèves en général.

Ce nombre est décuplé si l’on considère l’ensemble des Grades 7 à 9, chaque section comptant en moyenne une centaine d’élèves. Qui étudient une dizaine de matières, 13 en dernière année de «lower secondary». En outre, certains manuels rédigés par le Mauritius Institute Education comprennent deux volumes.

Qui se chargera du contrôle qualité chez les libraires ? Comment les recteurs, qui ne possèdent pas tous une voiture, sont-ils censés transporter les cartons ? En cas de livre défectueux, vers qui se tournent-ils ? s’interroge Jimmy Harmon. Qui fait ressorter qu’il y a parfois des retards – de plusieurs mois – dans la réception des manuels, ces derniers n’étant pas en stock. Il est même arrivé que des élèves d’«extended stream» ne reçoivent pas certains livres scolaires.

A défaut d’avoir dialogué avec la Fédération des managers, dont il est l’un des membres exécutifs, Harmon espère que la PSEA proposera une alternative viable ce mardi 3 décembre.

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