Qui dit maltraitance d’animaux, ne dit pas uniquement l’aspect physique tel que frapper son chien. D’autres formes de maltraitance ayant des conséquences graves existent et relèvent du quotidien. Lors de l’émission l’Heure du Débat le 19 juillet dernier, Vinay Ramkelawon a décortiqué ce sujet avec comme invitées Vanessa Mohur, surnommée Pretty Saachi sur les réseaux sociaux, fondatrice de l’association Rescue Animals in Distress et Malika Gavin, co-directrice de l’association Indie’s World.

Parmi les diverses formes de maltraitance, Pretty Saachi explique qu’au-delà de battre son chien, le manque de nourriture adéquat pose problème. De plus, cette dernière soulève le point que bon nombre de Mauriciens ne fournissent pas « un abri qui se respecte car il y a des gens qui mettent les chiens en haut de leur maison qui selon la loi, est sujet à une amende. Nous avons souvent dû secourir des chiens qui restent plus de 24 heures sur un toit, livrés aux intempéries. C’est également une forme de maltraitance. »

Sur ce point, Malika Gavin cite un exemple récent : « La semaine dernière, nous avons secouru un chien, enroulé autour d’un arbre, car attaché à celui-ci avec un centimètre de laisse. Il était dans un état lamentable. Son propriétaire l’avait attaché dans une forêt à l’abri de tout regard. Il hurlait à la mort, ce qui a attiré l’attention d’une personne bien intentionnée qui est venue le délivrer. Si l’on veut abandonner son chien, pourquoi l’attacher à un arbre pour que ce dernier soit torturé par la faim, la soif, la souffrance et l’agonie? C’est un cas qui m’a beaucoup choquée.”

Ces femmes qui partagent toutes deux un amour et une passion pour les animaux déplorent le vide légal concernant la maltraitance de ces derniers. « Il faut des sanctions. Il doit y avoir des amendes », lance Malika Gavin. A cela, Pretty Sachi ajoute qu’ « il y a des lois prévoyant l’emprisonnement pour la maltraitance d’animaux. Mais le problème est qu’on ne connaît pas ces lois et celles-ci ne sont pas appliquées. Il est rare qu’une personne, après avoir constaté la maltraitance d’un animal, consigne une plainte à la police ou l’Animal Welfare et aille jusqu’au bout de l’affaire. Certains veulent bien aider un animal mais sont plus réticents à dénoncer les coupables.”

Pretty Sachi cite également un exemple de maltraitance canine. « Un cas qui a bouleversé l’île entière : à Forest-Side, des personnes sans coeur ont attaché les museaux et les pattes de deux chiens avec des ‘binding wires’ et leurs cous avec une corde et les ont pendus. Ils les ont également battus jusqu’à ce que les yeux de l’un sortent de leurs orbites. L’autre a survécu car une personne qui passait l’a sauvé. Je m’occupe de ce chien à présent.”

Après avoir raconté le calvaire subi par ces chiens, Pretty Sachi a déploré le ‘Neighbourhood Watch’ : « Le cas est encore en suspens car personne ne veut dénoncer les coupables. Même ceux qui ont des caméras de surveillance sont hésitants. Donc, nous n’avons rien su. Le plus choquant dans l’histoire c’est qu’après trois semaines durant lesquelles j’ai ébruité l’affaire, le propriétaire m’a contactée pour me dire qu’il allait récupérer son chien.”

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