L’épidémie mondiale d’obésité poursuit sa hausse vertigineuse. En à peine plus de trente ans, le taux d’obésité à travers le monde a plus que doublé pour les adultes, et quadruplé parmi les enfants et les adolescents. Plus d’un milliard de personnes sont aujourd’hui obèses, soit une sur huit. Tel est le principal résultat d’une vaste étude publiée par The Lancet, vendredi 1er mars, trois jours avant la journée mondiale de l’obésité, une pathologie associée à de nombreuses complications (diabète de type 2, maladies cardiaques, hypertension artérielle, cancers…) et qui, avec le surpoids, est la cinquième cause de décès dans le monde. D’après le journal scientifique britannique, 879 millions d’adultes et 159 millions d’enfants et adolescents étaient obèses en 2022 ; en 1990, ils étaient respectivement 195 millions et 31 millions.

 

Les femmes représentent la majeure partie des adultes touchés (504 millions, soit 57 %), mais c’est chez les hommes que la tendance a progressé le plus vite en trente ans : pour eux, la prévalence a quasiment triplé, tandis qu’elle a doublé chez les femmes. Chez les enfants, l’obésité touche surtout les garçons (94 millions, soit 59 %) et la hausse de la prévalence est comparable entre les sexes – facteur 4 pour les filles et 4,4 pour les garçons.

 

Les auteurs, issus du NCD Risk Factor Collaboration – un réseau international d’étude sur les maladies non transmissibles –, ont estimé l’évolution des tendances pour l’obésité et pour l’insuffisance pondérale en se fondant sur plus de 3 600 études couvrant 197 pays. En ligne avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ils définissent l’obésité chez l’adulte par un indice de masse corporelle (IMC, soit le poids divisé par la taille au carré) supérieur à 30. Ils reconnaissent que l’IMC n’est pas un indicateur idéal, dans la mesure où il ne tient pas compte de la proportion et de la répartition des graisses dans le corps, mais soulignent qu’il est largement employé, ce qui permet des comparaisons entre pays.

 

L’insuffisance pondérale se caractérise, elle, par un IMC inférieur à 18,5. Si elle est une des manifestations de la sous-alimentation, ce n’est pas l’indicateur le plus utilisé pour mesurer l’insécurité alimentaire, mais il permet, à partir des mêmes bases de données, d’illustrer le double fardeau de la malnutrition.

 

« Un problème dans le monde entier »

« Nous nous attendions à atteindre le chiffre d’un milliard [de personnes obèses] en 2030, mais il est arrivé beaucoup plus vite », a déclaré Francesco Branca, le directeur du département de la nutrition et de la sécurité alimentaire de l’OMS, jeudi 29 février, lors d’une conférence de presse présentant ces données. « Différentes formes de malnutrition coexistent au sein des pays, des communautés ou des familles, et un enfant frappé d’abord par l’insuffisance pondérale peut être touché ensuite par l’obésité », a-t-il précisé, soulignant en général un « manque d’accès à des régimes alimentaires sains ».

 

Source : Le Monde

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