Pour la manière, on repassera. A l’image de son début de saison, le Paris-Saint-Germain (PSG) mouture 2021-2022 n’a pour le moment rien du grand cru promis par son recrutement cinq étoiles. Et ne mérite pas – encore ? – le surnom de sa ville : mardi 19 octobre, Paris n’a pas été Ville lumière. Mais bien que malmenés par un accrocheur RB Leipzig, les coéquipiers de Kylian Mbappé ont fini par l’emporter (3-2), et prennent seuls la tête du groupe A de la Ligue des champions.

Souvent dominés dans l’envie et le jeu par les coéquipiers de Christopher Nkunku – poli dans le centre de formation de Paris –, les Parisiens ont courbé l’échine. A défaut de certitudes, les hommes de Mauricio Pochettino peuvent se féliciter de l’issue de la rencontre.

« Paris gagne, c’est le plus important. Il faut savoir souffrir, a confirmé le capitaine, Marquinhos, interrogé sur RMC Sport 1. Il faut qu’on arrive à s’en sortir, savoir gagner ainsi. L’essentiel, c’est la victoire, de gagner en confiance et en expérience. »

Privés de Neymar, blessé depuis son retour de trêve internationale, les Parisiens ont pourtant commencé la partie à l’attaque. Avant la dixième minute de jeu, Kylian Mbappé avait traversé tout le camp allemand pour s’en aller tromper Peter Gulacsi (1-0, 9e). Une action en trois passes, lancée par Marquinhos depuis l’orée de la surface parisienne.

Lionel Messi remet Paris à flot
Mais les hommes de l’Américain Jesse Marsch, pur produit de la galaxie Red Bull dans le football – il a entraîné le RB New York, puis le RB Salzbourg avant d’arriver à Leipzig –, n’allaient pas abandonner leurs principes de jeu pour si peu.

Offensifs, pressant en permanence le milieu de terrain parisien, les partenaires de Christopher Nkunku ont rapidement porté le danger devant les cages de Keylor Navas. Si le portier costaricain a un temps repoussé la menace, multipliant les arrêts, il n’a rien pu faire lorsque Andre Silva a profité de l’appel de Nkunku pour jaillir seul au second poteau et égaliser (1-1, 28e).

Poursuivant leurs efforts, les partenaires de Nordi Mukiele ont viré en tête peu après la pause. Sur un nouveau service d’Angelino (déjà passeur sur le premier but lipsien), le piston droit français s’est montré plus vif que la défense parisienne pour donner l’avantage aux siens (1-2, 57e). Malmené et mené, le PSG manquait d’idées et de solidité.

Comme face à Manchester City, Paris a longtemps flirté avec la ligne de flottaison, se maintenant tant bien que mal à flot face aux vagues saxonnes. Et, comme face aux Citizens, les Parisiens s’en sont remis à Leo Messi pour trouver la faille.

Après avoir débloqué son compteur sous le maillot du PSG face à City, le sextuple Ballon d’or a remis son équipe dans le bon sens mardi, en inscrivant un doublé. D’abord après avoir suivi une incursion de Kylian Mbappé en contre-attaque. Après avoir fixé la défense, le champion du monde français a servi l’Argentin en retrait, qui n’a laissé aucune chance à Peter Gulacsi (2-2, 67e).

« Là, on était dans l’adaptation »
Intenable – et de loin le meilleur Parisien mardi –, Kylian Mbappé a offert un second but à son partenaire, « le meilleur joueur du monde », selon ses dires. Déstabilisé dans la surface de réparation par Mohamed Simakan, Mbappé a laissé le penalty à Messi sans hésiter. D’une subtile panenka, le numéro 30 parisien a signé son premier doublé sous ses nouvelles couleurs, et remis le PSG devant (3-2, 74e).

« C’est facile de jouer avec Messi », a reconnu le buteur français au terme de la partie, interrogé sur RMC Sport 1. Se trouvant de mieux en mieux, les deux stars de l’attaque parisienne ont peaufiné leurs automatismes – en attendant le retour de Neymar – et Mbappé aurait également pu signer un doublé. Mais son penalty dans le temps additionnel s’est envolé au-dessus de la transversale.

Un tir manqué qui n’a pas l’importance du tir au but stoppé par le Suisse Yann Sommer en huitièmes de finale du dernier Euro, Paris parvenant à maintenir la marque en dépit de quelques ultimes offensives allemandes.

Avec deux victoires et un nul en trois rencontres, le PSG envisage avec sérénité de rejoindre les huitièmes de finale de la compétition. Mais les Parisiens partent d’un tableau blanc, ou presque, quant à leur identité de jeu.

« Peut-être qu’il faut savoir imposer notre style, mais là, on était dans l’adaptation », a reconnu Kylian Mbappé. « On est peut-être un peu laborieux, mais comme en championnat, où on a neuf victoires en dix matchs, on ne joue pas bien, mais on gagne. »

Au moins, ils ont fait leur cette saison la devise de leur ville : « Paris plie, mais ne rompt pas. » Pour tout le reste, la saison est encore longue.

Source : Le Monde

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