Un vent de panique souffle sur le personnel médical de l’hôpital Victoria, à Candos, depuis l’annonce officielle ce samedi du premier décès d’un patient au nouveau coronavirus. Nombreux sont ceux qui déplorent que celui-ci ait été placé dans une salle d’opération situé à côté de celle utilisée pour les césariennes et que les autorités sanitaires ont attendu jusqu’à 11h30 pour révéler sur le test conduit sur le défunt est positif alors que le résultat était connu depuis la veille.

«Ce patient s’est retrouvé au service de Casualty avant de retrouver à celui de l’ENT pour ensuite être admis dans un Day Care Ward. Il a été vu par premier médecin, un second et ainsi de suite. Lorsqu’il a été placé dans la Minor Operating Theater à coté de celle où l’on procède à des césariennes, il y a eu un minimum de protection pour les infirmiers», déplore Ram Nowzadick, président de la Nurses Union.

Les membres de ce syndicat mettent à l’index le manque d’équipement de protection adéquat pour se prémunir contre le Covid-19, notamment en termes de gants et de masques. «Un nouveau stock est censé être livré cette semaine», déclare Ram Nowzadick qui indique également que le personnel à l’hôpital de Souillac – où 13 patients testés positifs au coronavirus sont à l’isolement – ne disposent plus de masques de protection de type n95.

Ram Nowzadick considère que le gouvernement aurait dû prendre des mesures adéquates pour contenir une épidémie dans l’île dès janvier. «Zot pann fer zot travay korektman», assure-t-il. «Avec ce décès, les infirmiers sont affolés. Nul ne sait qui a pu être infecté à son tour. Quant au personnel de Souillac, il est censé travailler cinq jours et aller en quarantaine et dirigé vers un autre établissement selon les recommandations de l’OMS», souligne-t-il.

«Je suis inondé d’appels. Nul ne prend les décisions qu’il faut. Le staff à Souillac n’est pas à 100% en sécurité. Un nouveau masque leur a été offert. Ailleurs, le masque mis à leur disposition est perméable après trois heures. C’est terrible. Certains infirmiers travaillent six jours. Ils sont coupés de leurs proches et développent des troubles. Il faut des infirmiers en bonne santé pour contenir la maladie», plaide-t-il.

Il prédit qu’au vu de l’évolution des cas positifs de ces derniers jours, entre 60 et 100 cas seront recensés dans l’île d’ici peu, surtout que des tests ont été effectués sur au moins 39 personnes proches du patient zéro. Sans compter qu’on ignore avec qui le patient Français a été en contact depuis son arrivée dans l’île.

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