Afin de mieux garantir les droits des personnes handicapées, le draft Disability Bill est en voie de finalisation et un amendement constitutionnel en préparation. C’est ce qu’a affirmé Fazila Jeewa-Daureeawoo au Parlement, aujourd’hui.

Le projet de loi, après consultations en mai et juin avec divers ministères, a déjà été passé au crible par le bureau de l’Attorney General. Le document sera « bientôt » soumis au Conseil des ministres, avant d’être rendu public pour recueillir les avis des organisations non gouvernementales (ONG), de l’opposition et de la société civile notamment, explique la ministre de la Sécurité sociale.

Le leader de l’opposition avait axé sa Private Notice Question sur la situation des handicapés suivant le Report of the United Nations Committee on the Rights of Persons with Disabilities, que Paul Bérenger juge « damning » pour Maurice. Un avis qu’il a souligné à plusieurs reprises, notamment au vu du « ton positif et optimiste » affiché par Fazila Jeewa-Daureeawoo dans sa réponse.

La ministre a d’ailleurs révélé, suite à une question de Bérenger, que les recommandations du comité d’experts onusien « n’ont pas été discuté au sein du Cabinet ».

La ministre a listé les différentes mesures envisagées et celles mises en place depuis 2006, par la Sécurité sociale mais aussi l’Education pour assurer une meilleure intégration des handicapés et une éducation inclusive. Il faudra déterminer si les conditions sont réunies pour que Maurice fasse une demande de retrait de sa réserve quant à l’article 24.2(b) sur l’éducation inclusive.

Veda Baloomoody n’a pas manqué de noter que le remboursement des frais de transport aux collégiens et étudiants handicapés par la Sécurité sociale ne couvre que l’équivalent des déplacements en bus, alors que leurs moyens de transport coûtent plus cher.

Quota respecté ?

Le leader du MMM note également que Fazila Jeewa-Daureeawoo n’a pas abordé ce qui, dit-il, a été l’une des « principales critiques » relevées dans le rapport. Et qui a trait à l’emploi des personnes handicapées.

La loi impose un quota de 3% de cette catégorie au secteur privé, applicable également aux state-owned companies. Cette mesure est-elle respectée ? a voulu savoir Bérenger. « Les entreprises sont très réticentes », reconnaît la ministre. Un comité d’employeurs a donc été mis sur pied et des campagnes de sensibilisation sont menées deux fois par mois auprès des patrons d’entreprises quant aux dispositions de la Training and Employment of Disabled Persons Act.

Ce quota ne s’applique pas au secteur public. Cependant, dit Jeewa-Daureeawoo, elle collabore avec son collègue de la Fonction publique pour mieux y intégrer les handicapés.

«Service vital»

Parmi les mesures budgétaires recommandées par la ministre figure l’augmentation de la carer’s allowance accordée aux enfants handicapés âgés de moins de 15 ans. Les Rs 2 972 accordées actuellement ne correspondent pas aux besoins réels, a fait comprendre Fazila Daureeawoo-Jeewa.

Ezra Jhuboo a, lui, suggéré que l’Etat prenne complètement en charge le salaire des ergothérapeutes employés par les ONG. Ces derniers fournissent un « service vital », dit-il. Leurs honoraires mensuels sont de Rs 20 000, estime le député travailliste, alors que l’Etat n’en couvre que la moitié.

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