Guillaume Bornot, un ressortissant français résidant à Rivière-Noire, a été arrêté ce vendredi matin dans une affaire d’escroquerie bancaire par voie électronique. L’ICAC démarre une enquête en février 2019, sur des transactions suspectes entre plusieurs compagnies offshores pour un montant de $ 3,6 millions. Durant l’enquête, la Management Company de ces compagnies offshores, Sphere Management Ltd, a expliqué avoir fait ces transferts selon l’instruction de son client, Vijay Pandya. Cependant, ce dernier dit ne pas connaître les compagnies vers lesquelles l’argent a été versé et ne pas avoir donné de telles instructions.

L’enquête approfondie de l’ICAC, avec l’aide d’un expert de la Malaisie, a démontré que le suspect a, dans un premier temps, créé un ‘spoof email’ ressemblant à celui de la Management Company. Ainsi, au lieu de [prénom]@sphere-management.com, le suspect a envoyé un mail de [prénom]@sphere-manage*rn*ent.com à Vijay Pandya. Ce mail contenait un pdf qui était en fait un Malware. Lorsque Vijay Pandya a ouvert le document pdf, le suspect aurait alors téléchargé toutes ses données personnelles. Répétant ce même stratagème, le suspect s’est fait alors passer pour Vijay Pandya, en créant un email vijay@*i*axconsey.com au lieu de l’original [email protected].

Ayant eu accès à toutes les informations bancaires des compagnies de ce dernier à travers le Malware, le suspect aurait donné des instructions à Sphere Management Ltd pour transférer l’argent des comptes des compagnies gérées par Vijay Pandya vers d’autres compagnies en Malaisie. Il aurait effectué cette manœuvre à neuf reprises pour un montant total de $ 3,6 millions soit environ Rs 140 millions, des comptes gérés par la SBM. L’ICAC a demandé et reçu l’assistance de la police malaisienne pour établir un ‘money trail’ des sommes transférées et la police malaisienne a procédé à plusieurs arrestations en Malaisie.

Grâce au ‘money trail’, l’ICAC a découvert qu’une partie de l’argent a été transférée à Hong Kong et environ $ 500 000 sont retournés à Maurice sur le compte de deux Global Business Companies. L’Asset Recovery Investigation Division a demandé et obtenu un ‘restraining order’ sur cette somme. La police de Hong Kong a aussi été alertée et l’enquête se poursuit sous sa juridiction. Étant donné qu’il s’agit d’une fraude électronique, l’affaire a été référée à la Cybercrime Unit du CCID avec laquelle l’ICAC travaille étroitement pour le volet de la fraude électronique.

Le suspect a comparu en cour de district de Bambous, ce vendredi, sous une charge provisoire de blanchiment d’argent sous la section 3 de la FIAMLA. Il devra fournir une caution de Rs 75 000 et signer une reconnaissance de dette d’un million de roupies. Par ailleurs, il ne pourra pas quitter le pays.

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