Contre toute attente, le président sortant Donald Trump a donné son feu vert au processus de transition vers une administration Biden, lundi 23 novembre. Après avoir remercié Emily Murphy, la directrice des services généraux de l’administration américaine (GSA), pour son dévouement et sa fidélité, le président américain a expliqué, dans un second tweet, que « dans le meilleur intérêt de notre pays, je recommande qu’Emily et son équipe fassent ce qui doit être fait en ce qui concerne les protocoles, et j’ai demandé à mon équipe de faire de même. »
Toutefois, le président sortant a ajouté « croire que nous vaincrons » et promet de poursuivre la bataille juridique pour contester les résultats de l’élection présidentielle.
L’administration Trump doit officiellement reconnaître que Joe Biden est le président élu pour que l’équipe de transition du démocrate puisse commencer à recevoir des informations classées top-secret et s’entretenir avec les équipes en place dans les différents ministères.
Emily Murph victime de « menaces »
« A cause de récents développements impliquant des recours en justice et des certifications de résultats électoraux, je vous transmets cette lettre aujourd’hui pour que ces ressources et ces services vous soient fournis », écrit la patronne de la GSA, Emily Murphy, dans la lettre diffusée lundi soir par plusieurs médias. « Veuillez noter que j’ai pris cette décision de manière indépendante, sur la base du droit et des faits à ma disposition. »
« Je n’ai jamais fait l’objet de pressions, directes ou indirectes, d’un responsable d’une branche de l’exécutif quelle qu’elle soit », à la Maison Blanche ou à la GSA, précise-t-elle, tout en tenant à faire état de « menaces » contre sa personne, sa famille, son personnel « et même [ses] animaux domestiques » en raison du délai entre l’annonce de la victoire de M. Biden et la décision de l’agence.
L’équipe du démocrate a aussitôt salué dans un communiqué une étape fournissant « à la prochaine administration les ressources et le soutien nécessaires pour mettre en œuvre un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc ». Ce feu vert permet « d’ouvrir formellement le processus de transition avec les agences fédérales », a ajouté l’équipe de Joe Biden.
Avec le délai pris par la GSA, le président élu n’avait toujours pas, plus de deux semaines après l’annonce de sa victoire, accès aux informations classées secret-défense sur les questions ultra-sensibles concernant la sécurité des Etats-Unis, comme c’est l’usage.
Résultats certifiés dans le Michigan
Après la Géorgie, Donald Trump a subi, lundi, un nouveau revers électoral. Une commission a validé lors d’une réunion publique le décompte des résultats au Michigan doté de seize grands électeurs, où Joe Biden dispose d’une avance de 155 000 voix.
Un de ses quatre membres, un républicain s’est abstenu, reprenant à son compte les accusations d’irrégularités proférées, sans preuves, par le président sortant. C’est « inacceptable » qu’il reste « tellement de questions non résolues », a déclaré Norman Shinkle, un des membres républicains du bureau, lors d’une réunion retransmise en direct en ligne et suivie par des dizaines de milliers de personnes.
La certification des résultats électoraux est d’ordinaire un exercice de routine peu suivi. Mais le président Trump et ses alliés avaient mis la pression ces derniers jours sur les républicains du Michigan dans l’espoir de retarder le processus. Deux élus du Congrès local avaient même été invités à la Maison Blanche vendredi.
« La démocratie a prévalu »
Le deuxième républicain siégeant à la commission de certification du Michigan, Aaron van Langevelde, a toutefois estimé lundi qu’il y avait beaucoup de « mauvaises interprétations sur le rôle » de cet organe. « Nous ne sommes pas un tribunal, nous ne pouvons pas conduire un procès », a-t-il souligné, en estimant qu’il était de son « devoir » de certifier les résultats.
« La démocratie a prévalu », a réagi sur Twitter la secrétaire d’Etat du Michigan, Jocelyn Benson. Le vote de la commission « confirme une vérité : l’élection était juste et sécurisée et son résultat reflète la volonté des électeurs », a ajouté la démocrate.
Un autre Etat-clé, la Pennsylvanie, où Joe Biden bénéficie d’une avance de plus de 80 000 votes, doit également certifier ses résultats lundi.
Facebook Comments