La Commission européenne a approuvé la semaine dernière la sortie de Maurice de la liste noire de l’Union européenne (UE), soit la liste des pays tiers qui présentent des défaillances stratégiques dans leurs régimes de l’Anti-Money Laundering/Countering the Financing of Terrorism (AML/CFT). Cette décision fait suite au retrait de Maurice de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) en octobre 2021.

Ces développements majeurs sont le fruit de réformes entreprises par le gouvernement à divers niveaux, et ce, en un temps record. Cela afin de rehausser les dispositifs de gouvernance, de surveillance et de transparence en matière de lutte contre la criminalité financière.

Le GAFI avait placé Maurice sur sa liste grise en février 2020 en raison des défaillances stratégiques constatées. Grâce aux efforts soutenus par les autorités nationales dans le cadre d’un plan d’action, le pays a réalisé des progrès notables à un rythme accéléré.

Subséquemment, Maurice a pu sortir de cette liste grise en octobre 2021, soit après seulement 20 mois. D’autres pays ont mis beaucoup plus de temps pour se mettre aux normes. A titre d’exemple, les Bahamas ont pris plus de deux ans pour y parvenir. Le Botswana a, pour sa part, mis trois ans.

Après la sortie de Maurice de la liste grise du GAFI, le Premier ministre Pravind Jugnauth avait eu des discussions avec des représentants de l’UE sur le retrait de l’île de la liste noire de l’EU, alors qu’il était en déplacement officiel en Angleterre à l’occasion de la COP26.

Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, a déclaré lors d’une interview, le 13 janvier dernier, qu’avec ce retrait, les investisseurs auront davantage confiance en l’économie qui connaîtra une résilience certaine.

Du côté du secteur privé, Kabir Ruhee, CEO de Rogers Capital, a affirmé lors d’un entretien à la rédaction d’ION News que « c’est un travail accompli en équipe et un succès collectif ». Et d’ajouter : « le retrait de Maurice de la liste noire de l’EU est un souffle d’espoir pour les opérateurs économiques du pays ».

Le gouvernement doit, pour sa part, s’assurer que son ‘strategic action plan’ soit mis en œuvre continuellement pour que le pays ne se retrouve pas sur ces listes.

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