La durée légale du travail a été augmentée de 8 à 12 heures par jour. Les licenciements sont désormais plus faciles. C’est la triste réalité dans plusieurs états en Inde afin de relancer l’économie mise à mal par le confinement lié au Covid-19 depuis le 25 mars. Le Madhya-Pradesh a donné le coup d’envoi en annulant toute inspection dans les entreprises ayant moins de 50 salariés durant les 1 000 jours à venir, ce qui pourrait malheureusement booster l’emploi d’enfants mal payés.

Les principaux médias indiens s’interrogent sur ces décisions, surtout qu’elles mettent à mal le respect des conditions de travail, notamment celles liées à l’hygiène, la sécurité et le temps de repos. Ils parlent d’exploitation des plus faibles et déplorent que les lois aient été modifiées, notamment dans l’Uttar-Pradesh, de sorte que les syndicats ne sont plus reconnus comme étant des entités pouvant négocier avec les employeurs.

Au Madhya-Pradesh, une entreprise pourra obtenir un permis d’opération en 24 heures, lequel ne sera renouvelé que dans dix ans au lieu d’un an. Le magazine économique Business Standard indique qu’un tel procédé pourrait éventuellement pousser des entreprises à se lancer dans la contrefaçon. Il s’inquiète également d’une migration des ouvriers du secteur agricole en zones rurales vers celui du manufacturier, créant ainsi une montée de prix des légumes en raison de l’absence de main-d’œuvre pour la récolte.

Rahul Gandhi, du parti du Congrès, a critiqué ces modifications dans un tweet en affirmant que le combat contre le nouveau coronavirus ne peut servir «d’excuse pour piétiner les droits de l’homme en permettant que les ouvriers soient exploités et qu’on leur enlève le droit à la parole». «These ordinances confirm the worst fears that the pandemic emergency will be used to amass arbitrary powers at a time when it is not even possible to protest», deplore l’Indian Express qui accuse le gouvernement Modi de travestir la loi.

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