Quand la construction, va tout va. Or, ce n’est plus le cas avec le Covid-19. Les entrepreneurs en bâtiments et travaux publics réunis au sein de la Building and Civil Engineering Contractors Association (BACECA) craignent que le couvre-feu sanitaire imposé par le gouvernement pour éviter la propagation du nouveau coronavirus «génère de fortes tensions sociales et des contraintes sans précédent sur l’économie de notre pays».

«Plus longues sera la période de restriction de mouvement plus critiques seront les impacts sociaux-économiques. A moyen terme, la persistance du confinement pourrait exposer le pays à des flambées de violence», résument les contracteurs. Il invite le gouvernement à une reprise des activités économiques en étendant les tests de dépistage tout en prenant l’exemple du Wuhan qui a été l’épicentre de la pandémie en décembre.

«Le gouvernement a ainsi fermement appliqué les recommandations de l’OMS. Le pays vivra sous couvre-feu jusqu’au 15 avril.  Mais après ?», se demande la BACECA. «Il existe un point au-delà duquel les bienfaits des mesures sanitaires actuelles seront mis en cause par l’impérieux besoin de se nourrir et de s’extraire des cases sommaires où s’abrite encore une partie de la population, de sauver les récoltes», avance-t-elle.

«Il existe un point au-delà duquel le privé ne pourra plus assurer les salaires et où le gouvernement ne pourra plus assumer les différents dérèglements de l’économie. Ce moment est devant nous, à quelques semaines. Deux, trois ?», s’interrogent les entrepreneurs. «Il faudra alors recommencer à vivre – pas comme avant, vivre avec le Covid-19. Les Chinois de Wuhan ont observé un strict confinement pendant deux mois et reprennent leurs activités sous couverts de puissants algorithmes qui gèrent le niveau de risque de la population», poursuivent-ils.

«Tracé par son téléphone, untel qui aura croisé la route d’un contaminé se voit interdire l’accès à son bureau et doit s’obliger à prolonger son confinement. Big Brother is watching them. En dépit de la force de ces dispositions, l’épidémie semble reprendre.  Les scientifiques parlent de second rebond… Notre pays de culture arc-en-ciel (notre fierté et source d’envie pour d’autres nations) ne peut suivre cette démarche», ajoute néanmoins la BACECA.

«Il nous faudra recommencer à vivre en empruntant notre propre chemin.  Il faudra retourner au travail en dépistant si possible les travailleurs et en se protégeant du Covid-19. […] La reprise de l’activité économique doit être encadrée (i) par un dépistage étendu, (ii) en gardant strictement confiné les personnes contaminées, les personnes à risque et nos ainés, (iii) en appliquant les gestes barrière, (iiii) en adaptant les conditions de transport et les horaires de travail et (iiiii) en équipant les travailleurs d’équipements de protection», proposent les contracteurs.

«Tout comme l’Etat a établi une procédure pour réglementer la réalisation des achats au sein des supermarchés, chaque secteur d’activité doit professionnellement, médicalement et humainement établir les procédures de travail sous coronavirus et se préparer à reprendre le travail. Ces Health and Safety Policies devront être applicables à l’ensemble des salariés de chaque secteur. Cela nécessitera un important effort d’éducation et de formation de la part de tous les acteurs de la société mauricienne», enchaîne l’association.

«Mobilisons tous les secteurs de notre économie pour atténuer cette crise.  Soyons préparés, secteur public et secteur privé, pour relancer l’économie dans les meilleures conditions de sécurité. Nous disposons pour cela de 2 à 3 semaines. Ce sera un enseignement sans pareil pour que notre pays continue à progresser», plaide-t-elle.

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