Les médecins et le personnel médical engagé dans le combat contre le nouveau coronavirus sont victimes de stigmatisation en Inde. Ils sont forcés à dormir à même le sol, voire les salles de bains des établissements de santé dans lesquels ils travaillent, les propriétaires de leurs appartements ou leurs voisins leur interdisant de rentrer chez eux après le travail.

Le quotidien britannique The Guardian indique que certains ont été expulsés de leurs appartements par crainte qu’ils ne contaminent le voisinage. Pire, les taxis refusent de les embarquer. Nombreux sont les médecins qui se plaignent de ce phénomène.

Une infirmière de 38 ans raconte comment le propriétaire de son appartement de Kolkata lui a demandé de vider les lieux avec ses deux enfants en bas âges dans un délai de 24 heures. «Elle n’a rien voulu écouter. Pour elle, le coronavirus flotte dans l’air et peut l’infecter, ce qui expliquerait le nombre croissant de contamination à travers le monde », raconte l’infirmière qui confie qu’il est difficile de trouver un nouvel appartement en raison de son métier.

Avec 1 251 cas d’infections et 32 morts, l’Inde fait pourtant face à un défi de taille pour contrer le Covid-19. La densité et le manque d’hygiène dans un pays qui compte 1,3 milliards de personnes laissent craindre une explosion de cas d’infections. Les «health care assistants» font face au même problème.

Kajori Haldar, 48 ans, et son époux ont été priés par leurs voisins à revenir chez eux après trois mois, car ils estiment qu’elle peut être porteuse du virus de par ses fonctions au Calcuta Medical College and Hospital. Elle se voit ainsi contrer de dormir à l’hôpital. Sa collègue Saraswati Naskar, 40 ans, s’est vue contrainte de mentir, disant qu’elle travaille désormais dans un restaurant pour qu’elle soit en paix.

La situation est telle que la All India Institute of Medical Sciences (AIIMS) a sollicité l’aide du gouvernement. Delhi et le West Bengal réclament désormais des sanctions contre ceux qui menacent d’expulser le personnel de santé de leurs domiciles.

Cet organisme a aussi suggéré l’idée que la police mette un service de transport à la disposition du personnel de santé.

Photo: IANS

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