La chancelière allemande, Angela Merkel, va également autoriser le vaccin AstraZeneca pour les plus de 65 ans.

Angela Merkel a accepté, mercredi soir 3 mars, un déverrouillage progressif du dispositif anti-Covid en Allemagne, cédant à un mécontentement croissant dans l’opinion et au sein de son propre gouvernement à sept mois des élections législatives.

Après plus de neuf heures d’âpres négociations, la chancelière allemande et les dirigeants des 16 Etats-régions du pays sont parvenus à un accord sur un calendrier d’assouplissements des mesures de confinement partiel en place depuis la fin de l’année dernière.

« Aujourd’hui, nous pouvons parler d’espoir et d’espérance », a affirmé lors d’une conférence de presse la chancelière, estimant que son pays entrait désormais « dans une nouvelle phase » de la lutte contre l’épidémie rendue possible notamment par l’accélération des vaccinations.

Le vaccin AstraZeneca autorisé pour les plus de 65 ans

L’Allemagne va ainsi autoriser le vaccin AstraZeneca aux plus de 65 ans, a annoncé Angela Merkel. Les délais entre l’administration de deux doses vont aussi être allongés, pour permettre la vaccination de plus de patients.

Désormais, « des études très récentes ont fourni des éléments » permettant de relever l’âge maximum d’utilisation du vaccin, a-t-elle expliqué. Elle a fait notamment référence à des études médicales britanniques montrant une efficacité importante pour les personnes les plus âgées. Berlin espère avec cette décision accélérer sa campagne nationale de vaccination, critiquée pour sa lenteur par l’opinion.

Il y a deux jours, le gouvernement français a lui-même déjà autorisé l’utilisation de ce vaccin pour les personnes âgées de 65 à 75 ans souffrant de comorbidités. Le gouvernement français avait d’abord réservé l’AstraZeneca à tous les professionnels de santé, y compris les moins de 50 ans, et aux deux millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes d’une comorbidité (diabète, hypertension, antécédents de cancer).

Pratique massive des tests antigéniques

La vie en Allemagne va cependant continuer de se dérouler au ralenti, la plupart des restrictions étant prolongées au moins jusqu’au 28 mars pour contrer la hausse des cas et la propagation du variant britannique, qui représente désormais 46 % des infections.

Les réunions privées seront toutefois possibles, à partir du 8 mars, entre deux foyers, à condition de ne pas dépasser cinq personnes au total. Librairies, fleuristes et auto-écoles, qui ont déjà rouvert dans certains Länder, pourront de nouveau accueillir des visiteurs dans tout le pays.

La chancelière a cédé face aux régions allemandes à propos d’un seuil d’incidence de 35 pour 100 000 en deçà duquel des assouplissements futurs seraient concédés. Le seuil de 50, moins contraignant, a finalement été retenu pour ouvrir la voie, à partir de fin mars, à des réouvertures dans la restauration en plein air, les secteurs culturels et sportifs. Au-dessus de 100, de sévères restrictions seront en revanche réintroduites.

Il reste toutefois du chemin à accomplir pour atteindre durablement le palier de 50, le taux d’incidence s’élevant mercredi à 64, en légère hausse ces derniers jours. Une seule région, la Thuringe (ex-RDA), enregistre un taux supérieur à 100. Mais seulement deux présentent une incidence inférieure à 50 dans un pays où le Covid-19 a tué plus de 70 000 personnes.

La stratégie d’ouverture du gouvernement veut aussi s’appuyer sur la pratique massive des tests antigéniques, un domaine dans lequel l’Allemagne manque encore d’efficacité. Le gouvernement promet ainsi la mise à disposition de ces tests rapides, attendus sous peu dans les rayons des drogueries, pour que d’ici à début avril, toute la population puisse se tester régulièrement et gratuitement.

Tous les personnels des écoles et des crèches, ainsi que les élèves se verront aussi proposer chaque semaine des tests antigéniques gratuits. Les entreprises seront mises à contribution et devront offrir des tests à leurs salariés qui se rendent sur leur lieu de travail, une mesure qui n’enchante pas les organisations professionnelles.

source : lemonde.fr

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