Les hôpitaux sont débordés, les respirateurs sont difficiles à trouver et il n’y a plus assez d’espace au cimetière principal pour les victimes de Covid à Maurice. À peine trois semaines avant d’ouvrir grandes ses portes aux voyageurs internationaux au début de la haute saison touristique, la nation insulaire paradisiaque est aux prises avec une explosion alarmante d’infections et de décès par coronavirus. En seulement deux mois, le nombre de cas a quintuplé pour atteindre plus de 12 600 vendredi, de loin la plus forte augmentation en Afrique au cours de cette période, selon les données compilées par l’AFP.

Depuis le début de la pandémie, Maurice a enregistré 1 005 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, bien plus que la moyenne du continent de 598. Samedi, 61 % de la population était entièrement vaccinée et une réouverture complète est prévue le 1er octobre, date à laquelle les touristes seront libres d’explorer l’île tant qu’ils seront testés négatifs jusqu’à 72 heures avant leur arrivée.

« Les gens ne réalisent pas à quel point la situation est grave”, a déclaré une infirmière d’un centre de traitement Covid, s’exprimant sous couvert d’anonymat par crainte d’éventuelles représailles. « Nous sommes déjà au-dessus de nos capacités. » Bernard, un ouvrier du cimetière verdoyant de Bigara sur l’île principale, a déclaré que la zone réservée aux victimes du coronavirus était déjà pleine. Les morts reposent maintenant dans un autre cimetière dans le nord de l’île, mais les habitants sont furieux, affirmant que les victimes de Covid-19 sont enterrées trop près de chez elles.

« Nous avions fermé le pays mais malgré cela le nombre de cas a explosé », a déclaré le chauffeur de taxi Paul Pierre, qui a déclaré que la perspective d’un afflux touristique le faisait « frissonner ». La réceptionniste de l’hôtel Diana Mootoosamy a fait écho à ses craintes, déclarant à l’AFP, « du coup on se retrouve sans filet de sécurité. En accueillant des touristes, va-t-on attirer des devises ou des variantes (Covid-19) ? » « Mon restaurant est vide depuis mars 2020. Si les touristes ne reviennent pas, je devrai mettre la clé sous le paillasson », a déclaré à l’AFP le restaurateur John Beeharry.

Source : AFP

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