Les syndicalistes affûtent leurs armes en vue des négociations sur la compensation salariale qui débuteront bientôt. Les représentants des employés du privé et du patronat se réuniront une première fois le mercredi 20 novembre, à la Victoria House à Port-Louis, sous la présidence du ministre du Travail, Soodesh Callichurn.

Une réunion technique est fixée au lundi 25 novembre, toujours au siège du ministère, présidée cette fois-ci par la directrice de Statistics Mauritius, Li Fa Cheung Kai Suet.

Le comité tripartite se penchera ensuite sur le montant de la compensation salariale le jeudi 28 novembre à l’Hôtel du gouvernement. Et qui prendra effet à compter du 1er janvier 2020.

Le taux d’inflation – qui sert au calcul du quantum – pour l’année 2019 n’a pas encore été communiqué. Le coût des denrées de base (le fameux «panier de la ménagère) est aussi pris en compte.

Ce que propose la Federation of Progressive Unions semble radicale : une compensation équivalente à 50% du salaire mensuel. Soit un taux similaire à la hausse de la pension de vieillesse, qui passe de Rs 6 210 à Rs 9 000 dès le mois prochain pour les seniors de 60 à 89 ans. Cela permettra aux employés actuels de mieux contribuer aux cotisations sociales finançant notamment ce type de prestation sociale. Sinon, «le pays se dirige vers l’endettement», estime Ivor Tan Yan.

Du côté de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public, on estime qu’il faudrait accorder Rs 1 000 aux travailleurs touchant le salaire minimum. Et pour les salaires plus importants, réajuster le montant de la compensation selon une grille de corelativité, indique Reeaz Chuttoo.

Deepak Benydin, vice-président du Congress of Independent Trade Unions, propose un ciblage avantageant les travailleurs au bas de l’échelle. Pour ces derniers, le regroupement syndical propose Rs 900 mensuellement. Et un montant décroissant pour les salaires plus élevés.

Chez la Federation of Civil Service and Other Unions, Narendranath Gopee est d’avis que la compensation salariale devrait se situer dans la fourchette de Rs 600 à Rs 700. Le président du mouvement syndical affirme que les dépenses de base d’une famille de quatre personnes s’élève à Rs 13 000.

S’il préfère ne pas avancer de chiffre pour l’heure, Radhakrishna Sadien estime toutefois que la compensation salariale devra s’appliquer à «indistinctement à tous les travailleurs, que ce soit dans le secteur privé ou public». L’urgence, poursuit-il, est de «réduire l’écart salarial entre ceux en haut et au bas de l’échelle».

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