« The story of ex-Minister Bhadain is warped with partial facts carefully selected. » Tels sont les mots écrits à la page 235 paragraphe 1 063 du rapport Domah sur la vente des actions de Britam Kenya. Le rapport de la commission d’enquête sur la vente des actions de Britam Kenya, rendu public mardi au Parlement par le Premier ministre Pravind Jugnauth ne cesse de déferler la chronique depuis la semaine dernière. L’ex-ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, cité dans le rapport parmi d’autres personnes, est au centre de toutes les questions et suppositions.

Si l’on croit le rapport Domah, l’ex-ministre Roshi Bhadain n’a pas tout dit lors de son audition devant la commission d’enquête présidée par l’ex-juge Bushan Domah. S’il a énuméré 59 faits pour démontrer qu’il n’était pas au cœur de la vente des actions de Britam Kenya, les dépositions des témoins ainsi que l’examen des documents incluant les contenus des emails démontrent le contraire.

Selon le rapport, les omissions de Roshi Bhadain étaient flagrantes
Si Roshi Bhadain a déclaré devant la commission que l’ancien ministre, Vishnu Lutchmeenaraidoo, ne faisait pas son travail et qu’il avait fait part de ses réserves à feu Sir Anerood Jugnauth, ce dernier l’a démenti devant la commission. La transaction de la vente des actions de Britam a été faite en mars 2016, alors que l’ex-ministre Vishnu Lutchmeenaraidoo avait déjà quitté le ministère des Finances et du développement économique. En effet, il a quitté ce ministère en février 2016. Les allégations de Roshi Bhadain ne tiendraient donc pas la route quant à la responsabilité de Lutchmeenaraidoo dans cette affaire.

A noter que lors de ses trois auditions à la commission d’enquête, Roshi Bhadain a énuméré 59 faits qui se sont déroulés avant le 29 janvier 2016. Or, la commission cherche à savoir ce qui s’est passé après le 29 janvier jusqu’à la vente des actions de Britam Kenya le 10 juin 2016.

Les documents en possession de Roshi Bhadain
La commission d’enquête a rapporté des faits troublants. Selon plusieurs témoins qui ont déposé devant la commission, Roshi Bhadain aurait pris tous les documents relatifs à l’affaire Britam et la vente des actions Britam avant de quitter son poste de ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance. La phrase choisie par la commission est « some witnesses told us that ex-minister Bhadain wiped all the traces before he left office ». Mais la commission n’a pas enquêté dessus en citant que c’était en dehors de leurs ‘terms of reference’. Cela expliquerait-il l’absence de documents dans cette affaire comme l’a mentionné plusieurs fois la commission ?

La lettre
Le rapport de la commission au paragraphe 1 080 fait état d’une lettre dont Roshi Bhadain et la firme BDO avaient omis de remettre lors de leur déposition. Neuf jours après la fameuse réunion du 14 novembre 2015 à Nairobi, l’homme d’affaires Peter Munga a écrit une lettre à Roshi Bhadain pour le remercier de cette réunion. La commission est arrivée à la conclusion, après les témoignages et l’analyse des documents sur cette réunion, que le ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance a tout fait pour que le ministère des Finances et du développement économique ne soit pas inclus dans les discussions de la vente des actions de Britam Kenya.

Le CCID entre en piste
Selon nos sources, le CCID a pris officiellement connaissance du rapport de la commission d’enquête, ce lundi. Une équipe de cinq investigateurs avaient déjà été formés au préalable pour enquêter sur cette affaire hautement sensible. Cette équipe mettra en place les règles d’investigations et consultera le SLO en premier. Les auditions sur cette affaire devraient débuter dans deux semaines après la remise de tous les documents et procès-verbaux des auditions à cette équipe considérée comme la crème de la crème des enquêteurs.

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