Des pics de précipitations sont attendus dans les prochains jours. Selon les experts, les événements météo coutumiers sont intensifiés par le dérèglement climatique.
Au moins dix personnes sont mortes après des pluies diluviennes à Antananarivo, la capitale de Madagascar, où plus de 500 personnes n’ont plus de toit, ont annoncé, mardi 18 janvier, les autorités malgaches. La plupart des victimes ont été prises au piège de glissements de terrain ou de maisons effondrées, notamment dans les quartiers déshérités de la banlieue d’Antananarivo, qui compte près de 1,3 million d’habitants.

Plus de 100 mm d’eau sont tombés dans la nuit de lundi à mardi. Et « le pire est à venir dans les prochaines vingt-quatre heures », a mis en garde la porte-parole du Bureau de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) du ministère de l’intérieur, Sonia Ray. « Les précipitations vont continuer tout au long du mois de janvier », a-t-elle ajouté. Selon les prévisions, l’île de l’océan Indien sera frappée par de fortes précipitations dans les prochains jours, avec un pic encore plus élevé jeudi. « Nous prévoyons un cyclone en fin de semaine sur la côte est », a déclaré à l’AFP Lovandrainy Ratovoharisoa, prévisionniste à la Direction générale de la météo.

Chaque année, le pays au climat tropical fait face à une période de pluies intenses et souvent meurtrières. En janvier 2020, de fortes précipitations avaient fait 32 morts et des milliers de sinistrés. Des images de nombreux Malgaches dans les rues, avec de l’eau boueuse jusqu’aux cuisses, étaient partagées sur les réseaux sociaux. Certains restaient perchés sur des murs. D’autres avançaient, un enfant sur le dos et des sacs sur le ventre. D’autres photos montrent des gens tentant, avec de simples sceaux, de lutter contre la montée des eaux dans leur maison.

« Danger imminent »
Dans l’après-midi, la pluie continuait à tomber sur la capitale. Le ciel bas était de temps en temps déchiré par de violents coups de tonnerre. Les précipitations se sont concentrées jusqu’à présent sur la moitié nord de l’île. Une vingtaine de communes autour de la capitale ont été placées en vigilance rouge contre un « danger imminent ».

Les pompiers et la protection civile sont mobilisés pour évacuer les zones à risque. Des gymnases ont été réquisitionnés et le gouvernement étudie la possibilité de fermer les écoles cette semaine. « Les inondations sont courantes à Madagascar, surtout en saison des pluies entre octobre et avril. Mais hier elles étaient exceptionnellement abondantes », a expliqué Mme Ratovoharisoa.

Madagascar, un des pays les plus pauvres au monde, subit aussi régulièrement des cyclones et autres tempêtes tropicales. En 2018, le cyclone Ava avait fait 51 morts et 22 disparus. Deux mois plus tard, la tempête tropicale Eliakim avait tué 20 personnes et laissé près de 19 000 sinistrés.

L’île est tour à tour frappée par une forte chaleur ou des inondations, des événements météo extrêmes intensifiés par le dérèglement climatique, selon les experts. Fin 2021, la partie sud de Madagascar était frappée par une sévère sécheresse qui a précipité plus d’un million de personnes dans une malnutrition aiguë, avec des poches de famine.

Source : Le Monde avec AFP

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