Ces femmes entrepreneures ne sont plus les bienvenues à la rue du Vieux Conseil. Elles écoulent leurs articles fait-maison depuis maintenant dix ans sur cette voie piétonne. La mairie de Port-Louis les a sommées de remballer leurs affaires, ce mardi 1er octobre, le délai qui leur avait été accordé étant arrivé à terme hier. Un cadre de la municipalité les a même prévenues que la police interviendrait si elles ne déguerpissaient pas avant midi, avant de revenir sur ses propos.

Elles pensaient obtenir une extension au-delà du 30 septembre. Ou que la mairie de Port-Louis leur trouve un autre emplacement où vendre leurs produits fabriqués localement, comme elle l’a fait pour les marchands ambulants de la capitaleEn tout cas, qu’on les laisse travailler au moins jusqu’à décembre.

Le lord-maire était toutefois indisponible, étant en voyage la semaine dernière. Il a pris l’avion encore aujourd’hui pour les Seychelles. Son adjoint leur a fait comprendre que leur dossier ne relevait pas de la municipalité. Et de répéter que leur départ est nécessaire pour attirer des investisseurs intéressés par la rénovation du café du Vieux Conseil.

Ces dizaines d’entrepreneures espèrent pouvoir continuer leur commerce à Port-Louis, habitant toutes la région mais aussi parce qu’elles ont fidélisé leur clientèle. Certaines sont regroupées au sein de la Tourte Cooperative Women Entrepreneur Association et de la Mère Teresa Cooperative Association. Elles ont écrit au bureau du Premier ministre, qui les a renvoyées aux Collectivités locales.

Nos appels à la présidente du National Women’s Council, Sandra Mayoote, sont restés vains. Contacté, le ministère des Entreprises et des Coopératives nous a fait savoir que les femmes entrepreneures peuvent lui adresser une demande pour obtenir un étal à la foire de… Vacoas. Elles seront aussi prioritaires lorsque des foires seront organisées. Dans l’immédiat, elles n’ont nulle part où aller. «On ne peut quand même pas porter nos affaires sur le dos et faire du porte-à-porte tous les jours», s’offusque l’une d’elles, malgré les dettes à rembourser.

Un appel est lancé au Premier ministre, lui qui dit vouloir soutenir les femmes entrepreneures, a déclaré Francesska Wong.

Facebook Comments