L’OMS, avec le soutien du Groupe consultatif stratégique d’experts (SAGE) sur la vaccination et de son groupe de travail sur les vaccins Covid-19, continue d’examiner les preuves émergentes sur la nécessité et le calendrier d’une dose de rappel pour les vaccins Covid-19 actuellement disponibles qui ont reçu la liste d’utilisation d’urgence (EUL).

D’après l’OMS, l’objectif principal actuel de la vaccination dans la pandémie de Covid-19 reste de protéger contre l’hospitalisation, les maladies graves et la mort. Par conséquent, des doses de rappel ne se font nécessaires que s’il existe des preuves d’une protection insuffisante contre ces issues de la maladie au fil du temps.

Dans une période de pénurie mondiale continue d’approvisionnement en vaccins, l’équité aux niveaux national, régional et mondial devrait être une considération essentielle pour assurer la vaccination des groupes hautement prioritaires dans chaque pays. L’amélioration de la couverture de la primovaccination, tant au niveau national qu’au niveau mondial, ne doit-il pas être prioritaire par rapport à la vaccination de rappel ?

Les décisions politiques des programmes nationaux de vaccination d’ajouter une dose de rappel doivent tenir compte de la solidité des preuves concernant la nécessité de ces doses, leur sécurité et leur efficacité, ainsi que la disponibilité mondiale des vaccins. Offrir des doses de rappel à une grande partie d’une population alors que beaucoup n’ont pas encore reçu ne serait-ce qu’une première dose sape le principe d’équité nationale et mondiale. Donner la priorité aux doses de rappel plutôt qu’à la vitesse et à l’étendue de la couverture de dose initiale peut également nuire aux perspectives d’atténuation mondiale de la pandémie, avec de graves implications pour la santé, le bien-être social et économique des personnes dans le monde.

La décision de recommander une dose de rappel est complexe et nécessite, au-delà des données cliniques et épidémiologiques, une prise en compte des aspects stratégiques et programmatiques nationaux, et surtout une évaluation de la priorisation d’un approvisionnement en vaccins limité au niveau mondial. Dans ce contexte, la priorité doit être donnée à la prévention des maladies graves.

À ce jour, les preuves restent limitées et toujours peu concluantes sur un besoin généralisé de doses de rappel après une série de primovaccination.

Facebook Comments