Le fleuve Congo a atteint son niveau le plus élevé depuis plus de soixante ans, provoquant des inondations en République démocratique du Congo (RDC) et en République du Congo qui ont tué plus de 300 personnes au cours des derniers mois, selon les autorités. Mercredi 10 janvier, le fleuve a atteint 6,20 mètres au-dessus du niveau de la mer, proche du record de 1961 de 6,26 mètres, a déclaré à l’agence Reuters Ferry Mowa, spécialiste en hydrologie de l’autorité des voies fluviales de la RDC, intégrée au ministère des transports.

Cette crue intervient après des pluies exceptionnellement fortes à l’intérieur des terres, explique-t-il. Selon lui, la quasi-totalité de la plaine autour de la capitale de la RDC, Kinshasa, qui se trouve sur les rives du fleuve Congo, pourrait être touchée par des inondations. « Il est impératif que les personnes qui vivent autour du fleuve se déplacent », avertit Ferry Mowa.

Une planification urbaine déficiente et des infrastructures insuffisantes ont rendu certains pays africains vulnérables aux crues soudaines après des pluies intenses, qui sont devenues plus fréquentes en raison du changement climatique.

Plusieurs quartiers de Kinshasa, ainsi que des localités situées dans plus d’une douzaine de provinces, ont été inondés, a recensé le ministère des affaires sociales de la RDC. Dans un communiqué publié la semaine dernière, le ministère fait savoir que près de 300 personnes sont mortes dans les inondations qui ont touché 300 000 foyers, et détruit des dizaines de milliers de maisons.

Pas de plan de prévention des inondations
Dans la République du Congo voisine, dont la capitale, Brazzaville, se trouve également au bord du fleuve Congo, au moins dix-sept personnes sont mortes dans les inondations dans huit départements, dont la capitale, et plus de 60 000 foyers ont été touchés, ont déclaré les autorités à Reuters.

Certains habitants utilisent des pelles pour se frayer un chemin dans les rues inondées où l’eau est montée jusqu’au toit de certaines maisons. Les eaux de crue ont également emporté des milliers de bouteilles en plastique qui avait été jetées, et d’autres débris qui encombrent désormais les rues.

Raphael Tshimanga Muamba, directeur d’un centre de recherche du bassin du Congo en RDC, a regretté que le pays n’ait pas de plan de prévention des inondations et appelé à la création d’un fonds pour aider à gérer les catastrophes naturelles.

Le ministre des affaires sociales et humanitaires de la RDC, Modeste Mutinga, a déclaré à Reuters qu’une réunion se tiendrait jeudi pour évaluer l’aide humanitaire supplémentaire.

Source : Le Monde avec Reuters

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