L’ombre de Bhopal plane de nouveau sur l’Inde. Un nuage de gaz toxique s’est répandu sur un rayon de trois à cinq kilomètres à l’issue d’une explosion qui s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi dans une usine de LG Polymers à Visakhapatnam, une ville portuaire de l’Andhra Pradesh située à mi-chemin entre Calcutta et Madras. Plusieurs villages ont été touchés, provoquant 11 morts, dont une fillette de 6 ans, et l’hospitalisation d’un millier d’autres personnes.

L’accident serait survenu en raison des mesures de restriction imposée pour éviter la propagation du Covid-19. Du gaz de styrène en forte concentration s’est échappé de deux réservoirs de 5 000 tonnes chacun laissés sans supervision, ce que dément le groupe sud-coréen LG qui précise qu’une équipe d’entretien était posté à l’usine.

Ce matin, les autorités sanitaires indiennes procédaient encore à une fouille des maisons pour déterminer si les occupants sont décédés, la plupart étant en plein sommeil lorsque le drame s’est joué. Des images de corps d’enfants, d’adultes et d’animaux affalés à même l’asphalte avec une substance blanchâtre s’écoulant de leur nez circulent sur les réseaux sociaux. D’autres vidéos montrent des personnes vomissant à même la rue.

Les secouristes faisaient état de démangeaisons de la peau et des yeux malgré le port d’équipement de protection. «Je prie pour la sécurité et le bien-être de tous à Visakhapatnam», a tweeté, de son côté, le Premier ministre indien Narendra Modi. Le groupe sud-coréen LG a annoncé qu’il collaborera avec les autorités indiennes dans le cadre de l’enquête qui a été initiée.

L’Inde a connu le pire accident industriel en 1984 lorsque 84 tonnes de gaz se sont échappées d’une usine de pesticides de la société américaine Union Carbide à Bhopal, dans l’état du Madhya Pradesh. 3 787 personnes vivant pour la plupart dans des bidonvilles ont succombé à ces émanations que des malformations ont été notés chez les enfants des survivants.

En 2011, 20 personnes avaient été hospitalisées à l’issue d’une fuite de chlore dans une station de traitement à Pimpri Chinchwa, à Pune. Trois ans plus tard, 6 personnes sont décédées alors que 30 ont dû faire l’objet de soins après une fuite de gaz à l’isue de Bhilai Steel à Durg, à Chhattisgarh. L’an dernier, 21 ouvriers d’une usine chimique de Nira-Nimbut, près de Pune, ont également nécessité des soins médicaux après une fuite de gaz.

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