Le rapport bi-annuel de la Fire Investigation Unit est alarmant. En effet, entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année, la Mauritius Fire and Rescue Service a dû circonscrire 190 incendies, comprenant notamment des maisons, des appartements, des bungalows et des bureaux entre autres.
La Fire Investigation Unit, l’unité investigatrice de la MFRS, a entrepris un travail méticuleux en vue de déterminer les causes et origines des feux de structures (jargon des sapeurs-pompiers) afin d’en aviser la Fire Safety Division pour ensuite éduquer le public dans le but de réduire les incendies de maisons entre autres et sauver des vies.
L’essentiel du rapport
Durant la première moitié de cette année, la MFRS a été mandée pour 251 incendies dont 61 feux de véhicules et 190 incendies de structures. Par ailleurs, pendant la période du Lockdown, du 19 mars au 15 juin, il y a eu 116 incendies dont 98 feux de structures et 18, de véhicules. Les chiffres sont alarmants pour le Lockdown car représentant plus de la moitié du total des feux de structures.
Dans leur analyse, les enquêteurs de la FIU ont découvert qu’entre midi et 18h00, des records de 66 incendies de structures et 54 entre 18h00 et minuit, ont été enregistrés. En contrepartie, de minuit à 6h00, la FIU a comptabilisé 28 incendies de structures et 42 pour la tranche de 6h00 à midi. Cette instance investigatrice de la Mauritius Fire and Rescue Service est allée plus loin dans son analyse en déterminant les régions qui sont les plus à risques en terme de feux de maisons entre autres. La région de Port-Louis a enregistré le plus grand nombre de feux de maisons avec 23 détectés pour les premiers six mois de cette année.
Pour la même catégorie, c’est-à-dire, les incendies de maisons, Quatre- Bornes se place à la deuxième position avec 19 incendies, Piton, 17, Flacq, 15, Curepipe, 13, Coromandel, 12, idem pour la région de Mahébourg, Triolet, 10, Saint Aubin, 9 et Rose-Belle, 5. Poussant plus loin son analyse, la FIU a découvert les causes et origines de ces sinistres surtout pour les structures résidentielles mais aussi de manière générale.
Selon son rapport, il y aurait trois causes principales, « incendiary » c’est-à-dire criminelle, accidentelle et naturelle. Selon les chiffres de la MFRS, pour la première moitié de l’année, il y aurait eu 15 sinistres criminels et 145 accidentels pour les feux de structures. Le reste est soit encore sous investigation ou n’a pas requis l’assistance des compétences de la FIU.
Pour les incendies criminels, les cas ont été référés à la police avec un sommaire d’enquête afin de poursuivre les auteurs. Les trois causes majeures des incendies “accidentels” sont électriques avec 60 cas détectés, « open flame » c’est-à-dire, des lampes et bougies entre autres avec 48 cas répertoriés, les cigarettes avec huit cas détectés et le dysfonctionnement des ventilateurs avec huit cas enregistrés.
Il y a aussi d’autres causes telles que les “sandals”, des réactions chimiques et des pétards entre autres à l’origine d’incendies de structures, mais le chiffre est très minime par rapport aux quatre causes mentionnées ci-dessus.
Autre chiffre inquiétant, les chambres et les cuisines seraient les plus à risque avec 59 incendies qui ont débuté dans des chambres et quinze dans des cuisines, selon les chiffres de la FIU.
Selon le Station Officer Dabypersad, de la Fire Investigation Unit, un mauvais « housekeeping » c’est-à-dire, l’état dans lequel se trouvent les chambres serait un des facteurs prédominants mais aussi, une installation électrique inappropriée. Ce dernier recommande de ne pas utiliser plusieurs appareils électriques à partir d’une même source. « Bane dimoune bizin aret met trois zafere dans ene sel plug ou ene sel rallonge », déclare l’enquêteur. Et d’ajouter qu’il faut tenir en compte la résistance ainsi que l’ampérage des points électriques ainsi que celui des appareils électroniques utilisés. Il recommande que les pièces de la maison soient bien ventilées avec un « housekeeping » adéquat et non compact pour éviter la propagation d’un incendie.
Autre point important : que les installations électriques sont faites par des professionnels alors que des personnes non accréditées dans le domaine sont à éviter. Selon le Senior Station Officer Nazurally, en charge de l’administration de la FIU, un gros travail de sensibilisation reste à faire. Selon lui, le public doit être éduqué de façon à ce qu’il connaisse les causes d’incendies et comment les éviter.
Le Station Officer Bheekarry, enquêteur de la Fire Investigation Unit, recommande, quant à lui, une campagne de sensibilisation ciblée pour les incendies de structures. Il explique aussi que la population doit savoir se servir des extincteurs mais aussi ce qu’il faut faire lorsqu’un incendie se déclare. « il faut évacuer la maison et se mettre hors de danger rapidement et ensuite appeler les sapeurs-pompiers sur le 115 », déclare-t-il.
Selon l’équipe de la Fire Investigation Unit qui comprend aussi les Station Officers Dowluth et Ganowree, plusieurs mesures doivent être prises dont :
– Une campagne de sécurité lors de la survenue d’un incendie.
– Une formation à l’utilisation des extincteurs.
– Un plan d’urgence en cas d’incendie
– Un plan d’évacuation en cas d’incendie.
– Des conseils de base en matière de sécurité.
– Une sensibilisation à la sécurité par le biais des médias sociaux.
– Des exercices réguliers en vue de déterminer un point de rassemblement/de réunion en cas d’incendie.
Le renouvellement du certificat de sécurité incendie.
– Un entretien et des tests appropriés des équipements de sécurité incendie tels que les colonnes montantes sèches et humides, les extincteurs, les gicleurs, les portes de sortie de secours, les enrouleurs de tuyaux, les systèmes de détection d’incendie, etc.
– Discussions sur la sécurité incendie.
– Inspection / application de la sécurité incendie.
Stratégique :
Sensibilisation générale à mener auprès des parties prenantes internes et externes.
A noter qu’il y a eu quatre morts dans des incendies selon les chiffres de la MFRS pour la première partie de l’année.
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