Le Central Electricity Board (CEB) doit passer à la caisse. Il aura à débourser la somme de 802 054 dollars américains, soit l’équivalent de Rs 27,5 millions à la Standard Bank, qui l’avait traîné en Cour commerciale pour qu’il lui rembourse le paiement de 660 000 ampoules économiques. Ces ampoules étaient des contrefaçons de la marque Philips et n’ont jamais quitté la Chine. Mieux, le CEB avait été vertement critiqué pour cet appel d’offres, lancé il y a neuf ans, dans le cadre d’un vaste plan d’économie d’énergie.

Dans son verdict rendu le jeudi 24 janvier, la juge Rehana Mungly-Gulbul a indiqué que la Standard Bank n’avait aucune autre alternative que d’honorer la lettre de crédit du CEB en faveur de son fournisseur, Alternative Power Solutions (APS). Elle critique un verdict antérieur de l’ex-juge Paul Lam Shang Leen qui avait bloqué la lettre de crédit à travers un ordre interlocutoire tout en soulignant que la banque ne peut être tenue responsable lors d’un litige entre le CEB et l’APS, lequel doit être réglé à travers un arbitrage.

Il y a quatre ans, une enquête avait été ouverte par le Central Criminal Investigation Department (CCID) suite à la plainte du CEB contre Mohamed Dookhee, représentant local de la société chinoise APS qui avait décroché ce contrat évalué à Rs 23 370 000. Les enquêteurs avaient été appelés à établir s’il avait modifié l’«Irrevocable Letter of Credit» que le CEB lui avait remise afin que la Standard Bank puisse lui virer de l’argent sur son compte à la Mauritius Commercial Bank avant même que la cargaison ne soit expertisée.

Ce n’est qu’après avoir octroyé le contrat à APS que le CEB est allé aux renseignements auprès de la maison-mère de Philips, en Hollande, pour vérifier si son fournisseur traitait avec l’un de ses représentants agréés. Quand le CEB a découvert le pot aux roses, elle a essayé de bloquer la cargaison à Shenzhen. En pure perte. APS a saisi la Cour suprême ainsi que le Privy Council afin que la Standard Bank lui verse cet argent. À partir de là, la banque sud-africaine a réclamé cet argent qui devait être puisé du Fonds Maurice Ile Durable.

Ce scandale avait poussé Chavan Dabeedin, un ingénieur placé dans le fauteuil de directeur général du CEB, à se retirer. Une enquête avait établi qu’APS avait été «favorisée» à l’issue d’un second exercice d’évaluation, les procédures ayant été contournées dans le dos du conseil d’administration du CEB.

Lorsque le CEB a bloqué le paiement en novembre 2010, Mohamed Dookhee a déclaré sur une radio privée que son contrat ne fait nulle mention d’ampoules de la marque Philips. Lors du «main case» présentée devant le Privy Council, ses hommes de loi ont souligné que le CEB était au courant que les ampoules commandées n’allaient pas être fabriquées par Philips, mais par une usine ayant l’habitude de traiter avec la multinationale.

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