La religion n’est pas tout. Le juge fédéral juge brésilien Fabiano Verli a interdit à trois évangélistes chrétiens, Andrew Tonkin, Josiah McIntyre et Wilson de Benjamin, d’entrer en contact avec des peuples indigènes d’Amazonie. L’idée étant de protéger ces communautés des maladies, d’autant que 23 membres de tribus indigènes ont déjà été contaminés au nouveau coronavirus alors que trois y ont perdu la vie.

Aucun missionnaire ne devra donc s’aventurer dans la vallée de Javari qui est une réserve située au nord-ouest du Brésil. Celle-ci abrite la plus grande concentration au monde de communautés autochtones isolées. La branche brésilienne d’Ethnos360, l’un des plus grands groupes évangéliques au monde, prévoyait de s’y rendre à bord d’un hélicoptère flambant neuf qu’elle a récemment acquis.

L’organisation américaine a directement été citée par le juge Verli qui rappelle comment des maladies telles que la rougeole ont décimé des populations entière après la visite de missionnaires. Près de 95% des autochtones d’Amérique ont été décimés par des maladies amenées par des colons européens.

Le juge donne ainsi raison à l’organisation autochtone de la vallée du Javari, Univaja, qui plaide pour le droit à l’isolement. La police et l’armée sont autorisées à expulser tout contrevenant trouvé dans la réserve et à le condamner à une amende.

Cette décision ne serait pas au goût du président Jair Bolsonaro qui a nommé un fondamentaliste évangélique à la tête du département gouvernemental protégeant ces territoires. Cet homme a passé la dernière décennie à convertir ces populations sous la bannière de cette même mission évangélique américaine.

L’agence brésilienne pour les peuples autochtones, Funai, a indiqué au quotidien britannique The Guardian que le ministère brésilien de la Justice est en train de se pencher sur ce verdict historique.

Photo : National Geographic

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