L’argent prend le dessus sur les principes. Après avoir été accusé par certaines régions françaises d’avoir détourné des cargaisons de masques N95 qui lui étaient destinées à même le tarmac des aéroports chinois, c’est au tour de l’Allemagne de pointer du doigt les pratiques, qu’elle qualifie de «wild west», des Américains.
Berlin indique que 200 000 masques N95 destinés à la police allemande ont été redirigés vers les Etats-Unis alors qu’ils étaient en transit en Thaïlande. Elle considère ce geste de « piraterie moderne » et invite Washington à respecter les règles du commerce international. «Ce n’est pas ainsi qu’on traite un partenaire transatlantique», a lancé le ministre de l’Intérieur de l’état de Berlin. Même en temps de crise au niveau global, les méthodes dignes du wild west ne doivent pas prévaloir», martèle-t-il.
Les Allemands indiquent que ces masques ont été fabriqués en Chine pour le compte de la société 3M. Celle-ci a émis un communiqué vendredi soir pour soutenir qu’il n’y a aucune preuve que cette cargaison ait été victime d’une saisie. Elle déclare également qu’elle n’a enregistrée aucune commande de la police allemande…
3M a aussi fait ressortir que l’administration Trump l’a enjoint d’augmenter la fourniture de masques pour le marché américain et d’arrêter de livrer ses produits au Canana et à l’Amérique latine. Même si elle a évoqué les «implication humanitaires» derrière cette décision, notamment envers le personnel soignant de ces pays, elle a consenti à livrer 10 millions de masques N95 de fabrication chinoise aux Etats-Unis.
La société américaine prévoit que certains pays vont réagir face à une telle décision et que cela résulterait à une baisse dans la fourniture de masques aux Américains, certains de ces pays disposant des matières premières. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a considéré la décision de l’administration Trump comme étant une «erreur» et lui rappelle qu’elle importe des produits médicaux du Canada.
Plusieurs états se sont lancés dans une course pour les masques et les équipements médicaux, poussant le gouverneur de New York Andrew Cuomo à dire qu’il se trouvait dans une situation où il était «comme sur eBay avec 50 autres états». Bien qu’elle coordonne les vols pour les acheteurs américains, l’US Federal Emergency Management Agency considère que privé est un train de faire un « better job », rapporte le quotidien britannique The Guardian.
Plusieurs pays ont chargé leurs espions à récupérer des stocks de masques et de matériels médicaux, à l’instar d’Israël auprès des pays avec lesquels il est censé n’avoir aucun lien diplomatique en raison du conflit avec la Palestine. Le Brésil évoque, de son coté, une hyper demande.
Photo : Getty Image/Readers’ Digest
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