C’est la santé qui doit être la priorité, explique le CEO de Business Mauritius. Kevin Ramkaloan précise toutefois que l’organisation représentant la communauté des affaires a soumis un certains nombre de propositions au gouvernement pour permettre à un certain nombre d’entreprises de reprendre leurs activités avec un staff réduit mais dans des conditions sanitaires optimales pour empêcher la propagation du Covid-19. Cela se passera, pense Ramkaloan, dans le cadre d’un déconfinement progressif.

La situation que nous vivons «est un défi gigantesque» pour Ramkaloan. Car les Mauriciens n’ont pas connu une situation de contraction économique et subi ses effets depuis des décennies. Ainsi, s’il estime que le tourisme et le textile vont être les industries les plus impactées avec respectivement 60% de revenus et de 40% de commandes en moins, le CEO de Business Mauritius pense que les effets de la crise se feront ressentir à une plus grande échelle et pas que dans le secteur économique.

C’est pourquoi Business Mauritius a soumis au gouvernement une série de propositions en vue d’un soutien global aux entreprises mais aussi des actions sectorielles. Notamment envers les PME qui seront lourdement affectées par la crise et qui nécessiteront un apport en financement. Commentant l’aspect social de la crise, Jonathan Ravat a proposé que de nouveaux critères soient utilisés pour aider non seulement les familles pauvres inscrites au Social Registry of Mauritius, mais aussi les familles vulnérables menacées de précarité.

Commentant des initiatives sectorielles, Helene Echevin, la CEO de Ciel Healthcare, explique que les entreprises textile du pays produisent désormais 350 000 masques et visières par jour. De même la capacité de production d’oxygène a été augmentée afin de fournir les hôpitaux et cliniques du pays de manière adéquate.

Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture (MCA), estime, elle, que le pays doit désormais accentuer sa politique de substitution à l’importation. Notamment en privilégiant la production de légumes à Maurice. Mais aussi en permettant aux membres de l’Association of Mauritian Manufacturer de développer la production et la transformation alimentaire locale. Car, prévient Sauzier, un certain nombre de produits que nous importions se feront rares à l’avenir.

La secrétaire générale de la MCA prévient qu’au delà de l’aspect alimentaire, il ne faudra pas non plus minimiser l’importance du secteur de la canne dans la production d’énergie à travers la bagasse. Sauzier avance ainsi qu’il faudra que le pays se prépare pour que la récolte de la canne débute vers début juin afin que les centrales électriques aient suffisamment de bagasse pour leur production electrique dès juillet. Pour cela, elle rappelle qu’il faudra permettre aux usines sucrières de mobiliser une partie de leur staff pour procéder à la maintenance des leurs installations avant que la récolte 2020 ne démarre.

Interrogé sur les tensions entre syndicats et employeurs, Kevin Ramkaloan explique qu’il y a des propositions de Business Mauritius pour permettre une certaine flexibilité dans les lois du travail. Le CEO de Business Mauritius explique toutefois que toutes les parties sont consultées avant les prises de décision. Il ajoute également que les employeurs sont invités à trouver des solutions pour que leurs salariés qui ont une santé précaire puissent ne pas se rendre sur leur lieu de travail. Cela demeure une suggestion de «best practice» précise toutefois Ramkaloan.

Concluant la conférence de presse de ce 30 avril, Vidia Mooneegan, le président de Business Mauritius a insisté sur la nécessité d’un dialogue où la santé publique demeure l’élément le plus important dans les décisions prises.

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