Le chef du gouvernement indien Narendra Modi s’est finalement décidé à lancer un appel au calme ce mercredi 26 février. 24 morts sont à déplorer dans les heurts qui ont éclaté entre des nationalistes hindous et des musulmans au sujet de la loi controversée sur la citoyenneté depuis dimanche soir dans plusieurs quartiers à l’est de New-Delhi. Notamment à Babarpur, Bhajanpura, Brahmpuri, Chand Bagh, Gokulpuri, Gorakh Park, Jafrabad, Kabir Nagar, Karawal Nagar, Khajuri Khas, Kardampuri et Maujpur.

«J’appelle mes sœurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité. Il est important que le calme et la normalité soient rétablis au plus vite», a fait valoir Narendra Modi son compte Twitter. Sur les injonctions d’un dirigeant du BJP, Kapil Mishra, des nationalistes hindous se sont attaqués dimanche soir à des musulmans qui faisaient un sit-in contre la loi sur la citoyenneté jugée discriminatoire envers les réfugiés d’origine musulmane d’Afghanistan, du Bangladesh et du Pakistan.

Le ministre en chef de New-Delhi, Arvind Kejriwal, a invité le gouvernement de Narendra Modi à mettre en place un couvre-feu dans les quartiers en proie aux violences et à déployer l’armée. Notamment parce que ce sont les pires violences que la capitale indienne est en train de vivre. Des mosquées ont été saccagées alors que les musulmans ont été forcés à fuir leurs domiciles.

Plus de 200 personnes ont été hospitalisés pour des blessures par balles, des coups de couteau ainsi que des brûlures causées par l’acide, entre autres. Plusieurs des personnes décédées sont mortes après avoir sauté dans le vide des immeubles pris d’assauts par des assaillants, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Un policier et un agent des services de renseignements comptent parmi les victimes. Le premier a été atteint à la tête par une pierre alors que cadavre du second a été retrouvé dans un caniveau. 106 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces incidents. Dans plusieurs quartiers, des hindous ont organisé des patrouilles pour décourager toute attaque des nationalistes contre des mosquées et offert l’hospitalité à des musulmans.

La Haute cour de New-Delhi a indiqué ce mercredi que les violences intercommunautaires n’ont pas lieu, surtout après le pogrom des Sikhs en 1984, soit peu après l’assassinat de la Première ministre Indira Gandhi. Elle avait été tuée par ses gardes du corps Sikh et 3 000 de leurs coreligionnaires avaient été assassinés dans les violences qui ont suivi.

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