Projet annoncé dans le Budget 2016-2017, le ministère des Arts et de la Culture travaille sur un Status of Artist Bill. Pradeep Roopun, qui a repris les rênes de ce ministère, a évoqué cette semaine le début des consultations en amont de la rédaction du texte de loi, en présence de l’experte de l’Unesco dépêchée pour mener cet exercice.

Le projet de loi vise à apporter une nécessaire reconnaissance aux artistes locaux. En tant que premiers ambassadeurs du pays, ils ont besoin de soutien, a souligné Roopun en conférence de presse, le jeudi 16 février.

Le texte prévoit, entre autres, d’encadrer la professionnalisation, la formation, une reconnaissance sociale et la possibilité pour les artistes de se syndiquer [voir le discours de Dan Babo aux p. 99-100 du Hansard].

A la demande de l’Unesco, précise le ministère des Arts et de la Culture, un Task Force a été mis sur pied au sein du ministère.

Vesna Čopič a aussi rencontré des acteurs du secteur, à l’instar d’Astrid Dalais, directrice de Move for Art et d’Ashish Beesoondial, homme de théâtre. Une rencontre était aussi prévue avec la danseuse Anna Patten, directrice d’Art Academy.

Tandis que des focus groups thématiques – sécurité sociale, éducation et formation, fiscalité et sources de financement, services de gestion, statut de l’artiste – ont été organisés. Des consultations enclenchées avec le milieu artistique en présence de Vesna Čopič.

Celle-ci est conseillère principale au Bureau du développement de l’Education du ministère slovène de l’Education et des Sports. Et juriste engagée dans la préparation de textes de lois dans divers secteurs de la culture.

Analyste des politiques publiques, Vesna Čopič est impliquée dans l’évaluation de la politique culturelle nationale et dans le développement de structures d’information, dont des statistiques culturelles, en vue de la formulation et de la mise en œuvre de politiques culturelles.

Certes, dit-elle, notre pays est reconnu pour sa multiculturalité. « Mais n’est-il pas temps pour Maurice d’être aussi connu pour ses artistes et sa création contemporaine ? » s’est interrogée celle qui est, par ailleurs, maître de conferences à la faculté de sciences sociales de université de Ljubljana.

Et de préciser : « Je ne serai là qu’en tant que facilitatrice. Je ne vais pas donner de recettes pour Maurice », n’étant pas une « insider ».

Les arts et la culture ont un formidable potentiel économique et social, souligne l’experte. Mais l’accompagnement de la production artistique doit pouvoir se faire à plus grande échelle. Vesna Čopič le constate elle-même, la dotation budgétaire du ministère des Arts et de la Culture est « relativement restreint ».

Or, insiste l’experte, il faut repenser l’approche en matière de politiques culturelles (ce que réclame d’ailleurs un front commun des artistes). Ce qui ne peut se faire sans le soutien des Finances, insiste Vesna Čopič.

A la demande de l’Unesco, un comité ministériel transversal a été institué. Ce dernier comprend les ministères du Travail, de la Sécurité sociale, de l’Education, des Finances, de l’Intégration sociale et des Affaires étrangères.

Une industrie culturelle, a fait comprendre Vesna Čopič, dépasse le cadre de l’entertainment et du show business. La réforme éducative, fait-elle remarquer, a un accent particulier sur les arts et la créativité. Mais au lieu de demander à des holistic resource persons de se charger de toutes les disciplines auprès des enfants, la collaboration avec des artistes serait plus fructueuse.

Comme l’a fait remarquer Vesna Čopič, ce vaste chantier n’en est qu’à ses débuts. Le débat, en tout cas, est lancé.

L’experte de l’Unesco devrait, selon le ministère, être de retour en avril pour peaufiner, avec l’ensemble des stakeholders, les propositions finales et les provisions du Status of Artist Bill.

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