«Ena mwa ladan». Ce slogan résume le pari fait, il y a cinq ans, par le label Made in Moris. Celui de fédérer les Mauriciens autour des marques et des entrepreneurs de leur pays, mais aussi de repenser leur relation aux produits qu’ils consomment et l’impact de ce geste somme tout anodin. Des onze entreprises de départ, le label en rassemble aujourd’hui 85, de tailles différentes et opérant dans cinq secteurs, souligne Shirin Gunny, COO du label.

Si elles peuvent parfois être concurrentes, les marques sous le label Made in Moris ont été invitées à échanger, ce mercredi 24 octobre, lors d’un atelier de travail qui a suivi la conférence animée par Elisabeth Laville. Face aux entrepreneurs réunis au Domaine de l’étoile, à Moka, la fondatrice d’UTOPIES, agence de conseil en développement durable, a notamment souligné que «le local est l’une de ces idées dont l’heure est venue en économie». Citant quelques chiffres tirés d’une étude récente de Kantar menée dans 44 pays, Laville note que «le premier sujet sur lequel les gens attendent une contribution visible et positive des entreprises, à 38%, est le développement économique local, devant l’environnement, 19%».

«De la valorisation des offres existantes et du patrimoine productif local jusqu’à tout qui peut permettre d’aller au-delà en innovant à partir des forces de Maurice, en diversifiant l’économie locale pour la dynamiser», les possibilités, souligne l’experte en développement durable, sont «immenses, puisque Maurice reste, avant tout, un territoire d’entrepreneurs».

Un avis que partage le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui a procédé au lancement de la première d’une série de trois rendez-vous. «Nos entrepreneurs ont du talent», a souligné le chef du gouvernement dans son allocution. Tout en rappelant le soutien de l’Etat au label.

Si le chef du gouvernement se dit à l’écoute quant aux requêtes de l’Association of Mauritian Manufacturers pour «plus d’équité dans la concurrence avec les produits importés», Jugnauth a aussi mis l’accent sur les «nouvelles opportunités de marché grâce aux accords de libre-échange africain et aux accords bilatéraux». Le Premier ministre et ministre des Finances a aussi annoncé que les «normes de qualité et de sécurité pour les produits importés seront rehaussées».

«Je ne doute pas de leurs capacités à innover et d’en faire profiter les consommateurs en termes de qualité et de prix», a-t-il poursuivi en parlant des entrepreneurs. «Je suis confiant que le label ‘Made in Moris’ permettra à nos entreprises d’aller vers l’excellence.»

Le label, a pour sa part fait ressortir Raoul Gufflet, Deputy CEO de la MCB, est «une plateforme indispensable pour prendre à nouveau conscience de ce magnifique potentiel que représente une économie locale et circulaire». Il n’est pas seulement question de chiffres, dit-il, mais aussi de «créer de nouvelles formes de développement ou de financement et (…) à finalement contribuer à réduire les inégalités au sein de notre société». L’un des partenaires fondateurs du label de l’Association of Mauritius Manufacturers, la MCB a réaffirmé son engagement «dans cette nouvelle ère de responsabilité».

Les autres dates de la campagne

Après un premier rendez-vous centré sur l’engagement local ce 24 octobre, la deuxième conférence sera axée sur «Marques Made in Moris, marques innovantes !», le 13 février 2019, avec l’agence Red Dot. Deux mois plus tard,  le troisième séminaire s’articulera autour des «Marques Made in Moris, marques utiles» avec Patrick Bauduin.

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