Le tollé soulevé aujourd’hui par certains membres de la société civile semblent lui donner raison. C’est ce qu’estime Anil Gayan qui envisage la mise sur pied d’une commission d’enquête sur les organisations non gouvernementales (ONG) à Maurice. Le ministre de la Santé a été interpellé, ce mardi 1er décembre, par le président de Vivre+ et deux ex-employés de Pils et de Parapli rouz respectivement, après le lancement d’un atelier de travail à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le sida.

Den Ramsamy affirme ainsi réclamer « depuis mai » une commission d’enquête sur les ONG. L’objectif : faire la lumière sur leurs finances mais aussi sur les actions entreprises. « Nou pa trouv enn ameliorasion, nou trouv pe detrir nou », soutient le président de Vivre+. Ce groupe est un réseau informel qui rassemble des Mauriciens vivant avec le VIH-sida.

« Les ONG nous disent que notre ennemi, c’est Anil Gayan », avance le travailleur social. Un avis qu’il ne partage pas. « Pe dir nou lager kont minis Lasante, poursuit celui qui a révélé publiquement sa séropositivité en 2010. Kouma dir pe dir nou tir nou tretman sa kou-la. »

« Al verifie lapey bann ONG », s’est aussi exclamée Sabrina. Celle-ci dit avoir été récemment licenciée par Pils après huit années de service. Certaines ONG, et Pils en particulier, ne travaillent pas forcément pour leurs bénéficiaires, allègue-t-elle. « Zot pe lager pou zot lapey ! »

Depuis quelques mois, le ministre de la Santé et les ONG engagées dans les programmes de réduction des risques sont en désaccord sur certains points et orientations. Les ONG, regroupées dans un collectif, déplorant le manque de dialogue avec le ministère.

Dans son discours, Gayan a rappelé que la « victoire » contre le VIH n’est possible que si tous les acteurs de ce combat, ONG incluses, travaillent en respectant les « fondamentaux d’‘accountability’, de transparence et une obligation de résultats ». Il a aussi exhorté les associations à « garder le contact avec les personnes vulnérables ». Citant le cas d’un SDF séropositif « dont aucune ONG n’était au courant ». Celui-ci avait dû être opéré, est retourné « sous un pont » et a par la suite contracté une infection, selon le ministre. Qui a ajouté que c’est un autre sans-abri qui l’a ramené à l’hôpital.

L’atelier de travail, qui s’est tenu à l’hôtel Gold Crest, à Quatre-Bornes, était axé sur le thème : « Getting to Zero: Zero New HIV Infections, Zero Discrimination and Zero AIDS-Related ». L’objectif fixé par l’Onusida étant d’enrayer l’épidémie du VIH-sida d’ici 2030.

Le Dr Anita Pathack, National Aids Coordinator, a indiqué que Maurice est en train de développer son plan stratégique dans ce sens. « La réponse au VIH, a-t-elle souligné, est un investissement, pas un coût. » Nous serons sans doute, a-t-elle poursuivi, le premier pays à adapter les objectifs de développement durable et les stratégies mises en place par l’agence onusienne.

Stephen Muleshe a, pour sa part, salué les efforts de l’Etat mauricien pour réduire les nouvelles contaminations par le VIH-sida, surtout au niveau des injecteurs de drogue. Cela, précise le Program Manager – HIV/Aids, TB & infectious diseases pour l’ECSA – Health Community, à travers la mise en œuvre de programmes de réduction des risques depuis 2006. Ceux-ci, c’est-à-dire l’échange de seringue et le programme de substitution à la méthadone, « ont un impact conséquent sur la prévalence du VIH ».

Les derniers chiffres du ministère de la Santé peuvent être consultés ici.

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