Le ministre du Travail l’a annoncé aujourd’hui : le projet de loi quant au salaire minimum est prêt. Du moins, celui concernant la mise sur pied du National Wage Consultative Council, annoncé depuis août 2015. Il reviendra à cette instance, qui regroupera des représentants des salariés et des employeurs, de proposer un chiffre pour le salaire minimum, dit Soodesh Callichurn.

S’il concède qu’un «gros travail» attend ceux qui siégeront sur le conseil, le ministre espère toutefois que ceux-ci feront des propositions «rapidement».

Le projet de loi sera bientôt circulé et présenté, «dans les semaines à venir», au Parlement, promet Callichurn, qui assistait, ce matin, à la dixième assemblée générale annuelle de la Mauritius Export Association (MEXA).

Du côté de cette association, c’est l’appréhension qui prime sur la question de l’augmentation des salaires, fait comprendre Yogesh Singh, son président. En cause : la hausse salariale de 30% dans le secteur manufacturier préconisé par le National Remuneration Board. Soodesh Callichurn a, certes, précisé que le document du NRB qui a été circulé n’est qu’un rapport préliminaire.

Mais si, ajoutée à cela, il faut considérer les ajustements que nécessitera le salaire minimum – qui s’appliquera aux travailleurs locaux comme aux étrangers… «Ce sera difficile pour notre secteur d’augmenter les salaires par 30%, nous payons déjà plus que le minimum», fait ressortir Yogesh Singh. Notamment au vue des difficultés financières que rencontrent «beaucoup d’usines».

Il a aussi été question de la main-d’œuvre étrangère dans le secteur manufacturier, ce 23 mars, à l’hôtel Labourdonnais. Le ministre du Travail rappelant les mesures à ce sujet approuvées par le Conseil des ministres, le 4 de ce mois, dont la possibilité de vivre à Maurice pendant 8 ans ou encore l’octroi d’un permis de travail à court terme (3 mois) pour faciliter leur entrée sur le territoire mauricien.

Yogesh Singh justifie le recours accru des opérateurs du secteur manufacturier aux travailleurs étrangers. Ces derniers font plus d’heures alors que la main-d’œuvre locale est, selon le directeur de la MEXA, «moins flexible». Or, poursuit-il, la question du temps est cruciale en raison des commandes souvent urgentes de clients et de l’éloignement géographique de Maurice de ses marchés.

Philip Ryle, ex-directeur de la MEXA, a pour sa part souligné que les objectifs pour le secteur manufacturier tels que définis par la Vision 2030 – soit «Rs 575 millions d’investissements additionnels et la création de 5 000 emplois sur les trois prochaines années» – sont «stretchable, although not attainable».

La MEXA a aussi annoncé trois nouveaux projets, après celui en génie électrique et mécanique lancé en août 2015, sous le Dual Training Programme. 70 jeunes pourront, cette fois, s’inscrire pour une formation en réfrigération, en mécanique et en logistique. A l’université des Mascareignes, qui avait été le premier partenaire de la MEXA, viennent  s’ajouter l’université de Maurice et le Charles Telfair Institute.

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