Un salaire mensuel d’au moins Rs 15 000 dans le secteur touristique. Rezistans ek Alternativ a lancé une campagne nationale en ce sens, le samedi 12 janvier. Ce chiffre est «justifié», déclare Ashok Subron. Si le tourisme se porte bien, cela ne se reflète pas dans les rémunérations des employés du secteur, explique l’animateur du parti au papillon.

Le secteur touristique a connu une croissance «fulgurante» ces quatre dernières années, avec un taux de 26%, remarque Rezistans ek Alternativ. Autre constat : le tourisme génère «la plus grande proportion de la richesse en termes de croissance» comparativement à tous les autres secteurs. Avec une augmentation globale de 36% des revenus touristiques. Ceux-ci étaient de Rs 55 milliards pour l’année 2017.

Le «boom touristique» profite non pas aux employés, déplore Subron, mais aux propriétaires d’hôtels locaux et étrangers ; aux «rentiers», aux sociétés de gestion étrangères (management compagnies) ainsi qu’au top management étranger des hôtels, qui sont très bien payés.

Autre sujet abordé face à la presse, hier : les études supérieures gratuites. Certes, avec cette annonce, le Premier ministre Pravind Jugnauth vient consolider les acquis découlant de la grève des étudiants de mai 1975. Mais le flou persiste, estime le parti au papillon, malgré les explications de la ministre de l’Education. Il est «malhonnête» de parler de gratuité alors que les frais administratifs sont maintenus, a soutenu Dylan Allagapen. «Nous invitons le gouvernement à revoir sa copie.»

Les manifestations, fin décembre, à Cottage et Chemin-Grenier ont aussi été évoquées. Des habitants du village du Nord avaient bloqué la route suivant les inondations qui ont touché une centaine de familles. Dans le Sud, des coupures d’eau incessantes durant la dernière semaine de l’année 2018 et une interruption de la fourniture depuis le 29 décembre ont provoqué le ras-le-bol et des manifestations.

Pour Ashok Subron, il est question de «révolte sociale» dans ces localités face à une «mauvaise planification» dans les deux cas. Les Mauriciens, dit-il, sont «de plus en plus en colère» contre le modèle de développement mis en place depuis plusieurs années et qui s’est «amplifié» ces quatre dernières années.

A Cottage, les inondations sont le résultat des effets du changement climatique, certes, mais aussi dus à une mauvaise planification des drains ainsi qu’au «gros business» de l’immobilier, affirme Subron. A Chemin-Grenier, la quantité d’eau allouée aux hôtels dans le Sud «cause préjudice» aux habitants de la région, soutient l’animateur de Rezistans ek Alternativ.

«Nous lançons un avertissement au gouvernement et à la police quant à toute tentative de poursuivre» les manifestants à cause de leurs actions «légitimes et justifiées», prévient Subron.

Photo (archives) : Dany Marie et Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ.

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