Courts Asia ne lâche pas l’affaire. Et continue de soulever des questions quant à l’appel d’offres pour Courts Mauritius dont l’entreprise singapourienne a été évincée au profit d’un consortium dirigé par David Isaacs. Dans ses commentaires reçues aujourd’hui sur les derniers développements dans ce dossier, Terry O’Connor n’y va pas de main morte. Le CEO de Courts Asia réclame d’ailleurs une fact finding enquiry, qu’il juge « plus que nécessaire », menée par une personne indépendante.

Le CEO de Courts Asia relève que l’entrée en scène de CIM Finance et la proposition du gouvernement de soutenir Mammouth à travers le Workfare Programme « soulèvent d’autres questions sans réponse sur la gouvernance de l’ensemble de l’appel d’offres ». Ajoutant même que c’est « quasiment un aveu que la Financial Services Commission et le gouvernement ont bafoué les règlements et la transparence » de cet exercice et ont « fait leur choix de leur plein gré, si ce n’est par préférence ».

Terry O’Connor maintient, pour sa part, que l’aspect social était également un « élément important » de l’offre de sa compagnie. « Nous avions prévu une somme de Rs 26 millions destinées à une ‘lump sum’ pour tous les employés de Courts Mauritius », indique le CEO. La compagnie comptait aussi retenir « 85% des employés ‘on not less favourable terms’ ». Terry O’Connor de préciser : « Tous ces fonds seraient venus de Courts Asia et non des coffres du gouvernement ni de la poche des contribuables. » Citant, au passage, la « process letter » envoyée en mai par les Special Administrators aux soumissionnaires potentiels. Et dans laquelle il est précisé : “No employees shall be transferred with the assets of the Business. The successful bidder will however be strongly encouraged to approach ex-Iframac personnel [Courts Mauritius est aussi appelée Iframac Retail Division, NdlR] for employment in the new company”.

Les 120 personnes qui seront transférées chez CIM Finance, dit Terry O’Connor, sa compagnie les aurait retenues. En y ajoutant les 185 qui seront remerciées, cela fait « un total de 305 qui quittent le refuge de Courts », soutient-il ; « un désastre au niveau de l’emploi qui aurait pu être évité ». Et de se demander comment gouvernement et régulateur ont pu « sponsorisé une telle calamité qui guettait ».

Pour Terry O’Connor, l’exercice d’appel d’offres s’est joué entre deux soumissionnaires étrangers. Les partenaires de David Isaacs, soutient le CEO, sont « basés à Londres ». La seule entité locale dans cette affaire, poursuit-il, est CIM Finance, qui n’était pas l’un des soumissionnaires mais « un partenaire dans la création d’un monopole au niveau du crédit à la consommation ».

Se référant au communiqué de la FSC sur Courts Asia, la chaîne de magasins singapourienne relève que David Isaacs a soumis une deuxième offre directement à la Financial Services Commission (FSC). Et de s’interroger : « David Isaacs était-il dans le cadre du processus d’appel d’offres ? Si oui, pourquoi son offre a-t-elle été considérée alors qu’il n’a pu pourvoir le dépôt de garantie requis comme l’une des préconditions ? » Terry O’Connor souligne, par ailleurs, n’avoir toujours pas reçu de « réponse satisfaisante de la part de la FSC ».

Pour ce qui des petits entrepreneurs fournisseurs de Courts Mauritius, Terry O’Connor affirme qu’il est faux de dire que Courts Asia ne comptait pas s’associer aux producteurs locaux. Il met d’ailleurs ce « mensonge » sur le compte d’une « communication de propagande ». L’entreprise singapourienne n’a pas placé aucune commande, explique son n1, car elle n’avait pas encore repris officiellement les activités de Courts Mauritius. Il y a cependant eu des rencontres avec « les plus importants fournisseurs en électroménager et ameublement » qui ont, selon Terry O’Connor, accueilli Courts Asia « chaudement ».

Pour Terry O’Connor, employés et fournisseurs ont été « les victimes d’un stratagème savamment orchestré ». Et seule une « fact finding enquiry » pourra faire la lumière sur toute cette affaire.

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